Titre : Bob Morane – Renaissance, T1 : Les terres rares
Scénaristes : Luc Brunschwig & Aurélien Ducoudray
Dessinateur : Hugo Facio
Parution : Octobre 2015
En pleine surproduction, quoi de plus logique pour un éditeur que de relancer de vieilles séries obsolètes ? Si Bob Morane a fait le bonheur de certaines générations, que ce soit en bande dessinées ou en romans, sa perte de vitesse était manifeste. Les éditions du Lombard ont donc missionné une nouvelle équipe pour faire un reboot de la série, façon renaissance. Alors que vaut cet nouvel Bob Morane ?
Un mythe modernisé à l’ancienne.
En préambule, je précise que je n’ai jamais lu un Bob Morane auparavant. Cela me laisse vierge de toutes comparaisons avec les romans et/ou les précédentes bande dessinées. Le premier tome se situe dans un futur proche. En effet, si les enjeux ressemblent fortement à ceux d’aujourd’hui (terrorisme, terres rares, présence chinoise sur le continent africain…), d’autres éléments sont loin de notre portée actuellement.
L’écueil le plus important de ce tome est la partie technologique. Ainsi, les auteurs ne s’embarrassent pas trop avec ça. En effet, le monde semble identique au notre sauf qu’on produit des prothèses incroyables qui fonctionnent en un tour de main… Si encore elles étaient moins léchées graphiquement ou fonctionnelles… Même chose pour ces casques, point de discorde, qui permettent un apprentissage instantané par téléchargement de connaissance dans le cerveau… L’idée n’est pas nouvelle et tombe un peu à plat. Je laisse de côté la fin de l’ouvrage (qui ouvre sur une suite bien évidemment) qui m’a laissé plus que dubitatif.
Tout s’enchaîne dans cet ouvrage sans que l’on sache trop où l’on va. Bob Morane semble étrangement absent de tout cela. Il a ses responsabilités, mais elles sont suggérés plus que montrées… Tout cela manque un peu d’intérêt, de suspense et de tension. La faute à une mise en place obligatoire ? Ainsi, Ballantine prend beaucoup de pages dans le livre afin de construire le personnage. Mais à la fin de l’opus, il n’a toujours rien fait, bloqué en prison.
Le dessin est plutôt bien réalisé, avec une mise en page classique mais efficace. C’est un peu inégal. À l’image du scénario, certaines situations semblent un peu trop appuyées pour pas grand chose.
Ce « Bob Morane Renaissance » ne m’a pas convaincu. Trop appuyé, sans subtilité, aux enjeux peu clairs, ce premier tome peine dans tous les domaines. Voilà une bande dessinée à l’ancienne, modernisée, mais qui garde toutes les lourdeurs des bande dessinées d’antan.