Un vote de plus ? Nous aurions tort de le penser. Plus que jamais, la violence des propositions formulées par le candidat désigné de la droite, vient utilement nous le rappeler. Oui, plus que jamais, il s'agira par notre mobilisation collective de faire le choix d'un projet de société.
Dans ce contexte, et tandis que le mandat de député que vous m'avez fait l'honneur de me confier il y a bientôt cinq ans s'achève en juin prochain, fort de la confiance renouvelée des militants de la troisième circonscription de l'Aisne, j'ai décidé de me présenter à vos suffrages, pour un nouveau mandat. Catherine Lagrange sera ma suppléante. Je suis très heureux qu'elle ait accepté de m'accompagner. Nos tempéraments sont proches, notre sensibilité aux autres aussi.
Vous le savez, j'aime profondément notre territoire et ses habitants, citoyens, acteurs économiques et associatifs, élus. J'ai rencontré beaucoup d'entre vous. J'ai ainsi pu mesurer ce qui fait notre identité et notre force. Dans les couloirs de l'Assemblée Nationale, je dis souvent à mes collègues que " la Thiérache, on s'y attache ". Chaque jour passé sur le terrain de nos communes me démontre la réalité de cette expression que j'ai fait mienne.
C'est en fidélité à notre territoire et à ses habitants que je souhaite poursuivre la mission qui est la mienne, au service d'un projet de société dans lequel je crois. Il n'est pas et ne sera jamais celui de cette droite dure qui dévoile son visage le plus dur surtout envers les plus faibles et fragiles. François Fillon nous propose des réponses brutales pour une efficacité économique plus que contestable. D'ailleurs, alors qu'il n'est que candidat, il affiche déjà rétropédalages et contrevérités.
Le projet de société dans lequel je crois n'est pas plus incarné par le Front national. Je n'ai aucune confiance en celles et ceux qui se contentent de nous bercer d'illusions en privilégiant le rejet et le repli sur soi.
Bien sûr, je n'ignore rien de la façon dont s'est déroulée cette mandature. Elle a été plus compliquée que ce à quoi nous nous attendions sous le double effet, de la situation difficile du pays, dont nous avons pu découvrir l'ampleur dès l'été 2012, mais également du fait d'une situation internationale complexe (accompagnement des réfugiés fuyant la misère et la guerre), le tout sur fond de menaces terroristes incessantes.
Il nous aura fallu sans cesse résoudre une équation difficile : réduire les déficits tout en aidant l'entreprise dans la reconstruction de ses marges pour l'investissement et la compétitivité. La bataille pour l'emploi a été menée, nous sommes sur la bonne voie. Dans le même temps, nous avons honoré nos promesses concernant nos grands chantiers prioritaires, comme l'éducation avec le rétablissement de 60 000 postes de professeurs, ou bien encore la sécurité, la justice et la jeunesse.
Peu adepte de l'excès, je n'ai été ni suiveur, ni frondeur. Si j'ai parfois pu m'interroger sur la pertinence de certains dispositifs, c'est toujours au regard de leur possible adaptation concrète (ou non) à notre territoire rural.
Je ne suis pas frondeur car j'ai choisi de ne pas renverser le Gouvernement. J'ai choisi de ne pas entraîner le pays dans une crise institutionnelle dans un contexte d'insécurité liée au terrorisme.
Je ne suis pas suiveur car j'ai choisi de ne pas adopter la loi El Khomri parce que j'estime qu'elle n'est pas favorable aux salariés.
J'ai le sentiment du travail accompli. A l'Assemblée Nationale, j'ai pris ma place et suis reconnu aujourd'hui comme un défenseur de la ruralité, et un défenseur du monde du travail.
Pour notre territoire, mon action a permis la défense et la mise en valeur de nos centre bourgs, la réhabilitation de la RN2, la remise en navigation du canal de la Sambre à l'Oise, la défense des services publics de proximité par l'implantation des maisons de services aux publics et des maisons de santé. C'est mon impulsion qui a permis de sensibiliser mes collègues députés et le Gouvernement à la problématique de l'exonération foncière pour les retraités les plus modestes, ou bien encore à la nécessité de l'intégration dans les programmes scolaires de l'examen du code de la route au lycée (en vue de l'obtention du permis de conduire).
Aujourd'hui, les principaux indicateurs virent au Vert. La courbe du chômage s'inverse, trop tardivement mais elle s'inverse. La croissance retrouve des couleurs et l'objectif d'un déficit public ramené à 3% du PIB sera atteint. Les comptes sociaux, ont quant à eux été redressés, une première depuis le début des années 2000.
J'ai le sentiment d'avoir fait le maximum, mais j'ai conscience qu'il reste beaucoup à faire. Aussi, de nouveaux défis doivent être relevés. Pour y parvenir, je sais, j'en suis heureux et je les en remercie, pouvoir compter sur le soutien de femmes et d'hommes qui, comme moi, sont animés par la passion de notre territoire.
Cette passion nous mènera loin, au service de ce qui compte, c'est-à-dire la défense de nos valeurs. Jean-Louis BRICOUTDéputé de la 3ème circonscription de l'Aisne
Maire de Bohain en Vermandois
Photo : Assemblee-nationale