Après le récent attentat à Berlin qui fait écho à ceux que nous avons connu en France, ce haïku nous paraît en phase pour exprimer nos voeux de paix pour Noël :
"Partout des meurtres
Et pourtant l'eau
Coule dans la nuit"
(Ozaki Hôsai)
Ce haïku (*) évoque la continuité du monde, comme le processus même de la vie : le meurtre existe, l'eau s'écoule. Cette simple constatation, dénuée de tout jugement, n'en fait pas moins frissonner, alors que la nature, superbement indifférente, rend tous les phénomènes impermanents. La question est de savoir vers quoi elle coule, l'eau. Aux Hommes de faire en sorte que le Bien advienne plutôt que le Mal.
(*) Le haïku est né du renga, poème collectif pratiqué au Japon depuis le VIIIème siècle. Plusieurs auteurs s'y exprimaient en vers deux versets successifs, le premier de 5-7-5 = 17 syllabes (un chiffre sacré), le second de 7-7 syllabes. Au XVIème siècle le poème s'individualise et ne reste que le premier verset qui prendra le nom de haïku au XXème. Très populaires, ils permettent d'exprimer une sagesse du quotidien universelle en peu de mots.
A bientôt en 2017 ! Joyeux Noël, merii kurisumasu
Chroma France