2012: A fractured logo for a fractured society

Publié le 21 juin 2007 par Vonric Vonric

Il y a toujours deux écoles: on aime ou on déteste. Une chose est sur, le nouveau logo dévoilé début juin pour les JO de Londres en 2012 ne peut pas laisser indifférent. Résolument moderne, il me fait penser a ce que l'on peut parfois trouver dans la fameuse Tate Modern de la capitale britannique: c'est "une réflexion, un tissu de concepts" qui, comme tout art contemporain, n'a pas vocation à être "laid, ou beau". Seul un esprit chagrin (le même que celui qui manifestement ne comprend rien à l'art moderne) pourra ne pas y voir le symbole d'une ère moderne, un logo qui s'adresse au monde, sans complexe et manifestement jeune (quoi que apparemment inspiré d'un dessin animé pour les gamins il y a 30 ans). D'ailleurs les Français de France ne s'y trompent pas, et applaudissent des deux mains [1], de la même façon qu'il ont applaudit le règne de Tony Blair à la tête du Royaume Uni.

Oui, seul un esprit chagrin pourrait trouver ça ridicule. Ou bien un Britannique [2]. Celui là même qui ayant vécu de l'intérieur les 10 ans de Blair ne trouve aucune raison de s'en réjouir, peut qualifier le logo des JO de Londres de "preposterous" (le mot ridicule n'étant pas assez fort !). Dès le 3e jour une pétition recueillait déjà 30.000 signatures en demandant la mise a la poubelle du blason. Face aux réactions (chers lecteurs, je vous invite à lire les réactions anglaises sur le site de la BBC afin de voir si j'exagère), le Comité en charge s'est empressé d'annoncer que ce logo devrait "évoluer". Evoluer vers la poubelle a immédiatement rétorqué la grande majorité de l'opinion anglaise. Car enfin, puisqu'il s'agit d'un concept, il est très facile de conceptualiser les réflexions qui conduisent à son rejet [3]:

  • les formes anguleuses et donc au design "agressif" se prêtent-elles à l'esprit des Jeux ?
  • cet éclatement de forme ne va-t'il pas dans le sens opposé à l'union symbolisée par les anneaux olympiques
  • un logo de JO doit-il choquer ?
  • un logo de JO a-t'il vocation à faire réagir même par le rejet, ou plutot à pousser a l'adhésion?
  • le fait de représenter le logo olympique en modèle réduit et le nom de la ville en petits caractères, dans un coin est-il nécessaire pour souligner l'universalité des Jeux ?

Au fait, comme tout art contemporain, cela coute évidemment cher, très cher... on parle de £400.000. Evidemment, le budget ayant complètement explosé on n'est plus à quelques centaines de milliers près. Décidemment ces JO font parler d'eux... à se demander si les autorités ne poussent pas au vice en multipliant les critiques négatives pour qu'au final nous soyons tolérant...

Pendant ce temps là, le stade de Wembley vient enfin d'ouvrir, avec près d'1 ans de
retard, de polémiques et un prix vertigineux.

Au fait, la BBC a fait un concours de logo: gratuit, et quelques très bonnes idées.


[1] Enfin apparemment pas les lecteurs du Figaro, mais les références à un logo homo, drogué et nazi suffisent à décrédibiliser ces critiques.

[2] J'aurais beau jeu de relever le commentaire de snottysnail sur le site de la BBC: "The best way to improve the design would simply be to switch the name 'London' to 'Paris'..."

Ou l'explication de Swissgirl: "Paris may have lost out on the 2012 Olympics, but the French must have been in on the design for the London logo... There's no other explanation for that merde."

[3] Dernière en date, 18 crises d'épilepsie en regardant le clip (qui a été enlevé depuis)!