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Les trois vies d'Antoine Anacharsis de Alex COUSSEAU

Par Lecturissime
Les trois vies d'Antoine Anacharsis de Alex COUSSEAU

"La vie est un cheval, me dit-il. Un cheval furieux, un cheval espiègle, ou un cheval docile. A chacun d'en décider, mais pour avancer il faut l'enfourcher." p. 289

Au commencement, Antoine n'est pas né. Nous sommes en 1831 sur une île au large de Madagascar et il est encore lové dans une bulle, dans le ventre de sa mère qui lui apprend le monde en lui décrivant tout ce qu'elle voit. Elle lui raconte aussi son histoire, et remonte sur plusieurs générations pour que mots après mots son identité prenne forme. Mais peu à peu, des silences s'installent quand ses parents sont capturés par des anglais pour être vendus comme esclaves. C'est alors que le petit Antoine vient au monde, avec comme seul héritage les histoires de sa mère et un médaillon sur lequel est inscrit un étrange cryptogramme devant mener au célèbre trésor d'Olivier Levasseur. D'aventures en aventures le garçon grandit et se lance sur les traces du trésor de ses ancêtres aidé dans sa quête par Blind qui l'a recueilli. Les deux hommes décident de faire appel à Edgar Allan Poe, l'auteur du célèbre Scarabée d'or, pour déchiffrer le cryptogramme et ils partent donc pour l'Amérique où les attendent encore moults aventures. Le jeune Antoine sera tour à tour esclave, deviendra un peu indien, et fort de toutes ces expériences, il s'acheminera vers sa troisième vie...

"Timochee dit que chaque histoire est un être vivant, et que nos rêves forment un peuple. Le jour où ce peuple aura disparu, l'univers sera déréglé. Les étoiles s'éteindront les unes après les autres, le soleil se consumera, et tous les bruits du monde se réuniront en un seul endroit. Ils seront tous là. Le bruit de la pluie qui flagelle les arbres, celui de la roche qui craquelle, du torrent qui gronde, celui de la renarde qui piaille après ses petits, du geai poursuivi par la peur, celui du vent faisant plier le lys des étangs, le premier et le dernier souffle des hommes... Au fond d'un unique creuset tous les bruits se réuniront pour ne plus en constituer qu'une seule.

Le bruit que font les rêves quand ils meurent." p. 207

Entremêlant savamment personnages fictifs, voire fantastiques comme le , et personnages réels tels que Edgar Allan Poe, les soeurs Fox, ou encore Olivier Levasseur, et porté par une langue poétique, Les trois vies d'Antoine Anacharsis nous emporte dans le XIXème siècle d'Afrique en Amérique pour mieux balayer les évènements marquants et insister sur l'essentiel : l'homme et ses capacités, l'homme, capable du meilleur comme du pire, l'homme, pour qui rêver est essentiel.

La mise en page elle-même recèle des trésors d'inventivité intercalant des cartes au début de chaque chapitre.

Finalement on aimerait que cette quête folle ne s'arrête jamais, emportée par la foi d'Antoine, parce que finalement "C'est le propre d'une légende de ne jamais se terminer (...)"

Les trois vies d'Antoine Anacharsi s, Alex Cousseau, Le Rouergue, septembre 2012, 288 p., 15.70

Pour la petite histoire j'étais censée lire ce mois-ci un roman des éditions Anacharsis pour Un mois un éditeur , et j'étais tellement fatiguée ce mois-ci que j'ai commandé celui-ci et ce n'est qu'à la moitié du livre que je me suis rendue compte de la confusion entre le titre et l'éditeur... De fait, je ne serai pas au rendez-vous de Sandrine, mais je me console en me disant que, au moins, j'aurai découvert un très bon roman d'aventures...


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