Le marché de Noël de Breischedplatz illuminait Berlin de ses lueurs magiques, faisant luire les yeux des enfants dans l’odeur des gaufres et des beignets.
Un marché de Noël, une féerie chaque année renouvelée, un espace de luminosité ouvert à la paix, à l’harmonie des cœurs dans l’attente d’une fête, chrétienne pour les uns, de l’enfance pour les autres…
Un marché de Noël dans Berlin, comme une étoile au firmament, une promesse d’embellie au pays qui a tendu les bras aux immigrés. Un marché de Noël qu’on aurait voulu inoubliable, dans la tendresse des émerveillements, et puis, la mort a frappé.
Il y eut la panique morbide jaillie de la promenade des anglais, celle de Nice, un 14 juillet : un camion fonça sur la foule. Le même carnage pour un même mode opératoire avec la même folie meurtrière.
Ce marché qui devait rallumer mille bougies d’allégresse se recueille désormais devant 12 cierges : 12 vies rayées du décor enchanteur et d’autres qui se battent pour ne pas sombrer. On parle de 50 blessés.
La chancelière Angela Merkel s'est rendue dans l'après-midi avec certains de ses ministres sur les lieux du drame pour participer à une minute de silence. Comme à chaque éclat meurtrier du terrorisme aveugle on en appelle à la résistance.
"Nous ne voulons pas vivre sans des marchés de Nobel et les merveilleuses heures que nous passons en famille et avec les amis dans les espaces ouverts de nos villes. Nous ne voulons pas vivre nos vies dans la peur du mal. C’est très difficile pour le moment, mais nous allons encore trouver la force de vivre la vie de tolérance et de liberté que nous voulons vivre en Allemagne, a déclaré la chancelière, fortement éprouvée.
Déjà on reproche à la dame aux bras généreux d’avoir trop joué l’hospitalité. Le meurtrier, apparemment toujours en fuite, serait un pakistanais qui avait demandé le droit d’asile aux autorités allemandes.
Daech se cache encore derrière une telle abomination et il y a lieu de penser que les flux migratoires, en partie dus à l’Etat islamique, serviront d’alibi pour créer des amalgames : l’immigré stigmatisé au moindre coup de Trafalgar. En 1989, un mur tombait à Berlin. Il ne faudrait pas qu'il se reconstruise... Devant l’église du souvenir Noël s’approche à pas de deuil Des larmes dures à retenir Le sapin sent trop le cercueil
Les cierges ont remplacé la flamme Qui brillait dans les yeux d’enfant La nuit s’épaissit dans le drame Si loin des guirlandes d’argent.
La chancelière prie en silence Pour un pays bercé de paix On libère un Pakistanais
Prudence en long recueillement Le droit d’asile vit chèrement Son avenir sous la défiance…