Jusqu’au 9 janvier 2017 au Grand Palais
Galerie sud-est
© UNESCO
Il y a plus d’un an, à la suite des terribles destructions
subies par la ville de Palmyre, le Président de la République
François Hollande a souhaité que la France prenne une part
active dans la préservation du patrimoine en danger.
C’est à son initiative que j’ai rassemblé, en tant que
Président-directeur du musée du Louvre, cinquante
propositions sur cette question, après avoir pendant plusieurs
mois écouté et consulté les experts mais aussi
visité certains de ces lieux martyrs.
Jean-Luc Martinez
mobilisés pour présenter, sous le haut patronage
de l’UNESCO, une exposition gratuite permettant de
découvrir ou redécouvrir les splendeurs de grands
sites archéologiques aujourd’hui dans des zones à risque,
Bâmiyân, Khorsabad, Palmyre, la Mosquée des Omeyyades
de Damas et le Krak des Chevaliers, sites du patrimoine
universel particulièrement menacés par les conflits en
Afghanistan et au Moyen Orient.
Palmyre
Arche, reconstruction 3D
image 3D
© Iconem, DGAM
Cette exposition a pour ambition de sensibiliser
le grand public à la notion de patrimoine en danger par
l’évocation de sites emblématiques.
Selon UNESCO, pour la seule Syrie, les six sites du patrimoine
mondial ainsi que d’innombrables autres sites culturels
et archéologiques ont été endommagés ou pillés, voire détruits
à différents degrés.
Relief funéraire de Taimé et de sa femme
Hadira
1ère moitié IIIe siècle après J.-C.
Palmyre (ancienne Tadmor), Syrie
calcaire ; 43 x 63 x 18 cm
Paris, musée du Louvre
L’exposition se veut immersive en plongeant le visiteur
au coeur de ces sites grâce à une projection d’images(voir ici)
des lieux à 360° dans l’espace d’exposition. L’émergence de nouvelles
techniques de prises de vue par drônes et de reconstitutions
numériques ont permis en effet d’avoir un relevé de l’état actuel
de ces sites devenus inaccessibles car situés en zone de conflit.
Aux images filmées sont intégrées de façon dynamique
des documents d’archives, dessins, gravures, photographies
anciennes, donnant la mesure de l’évolution des différents sites
à travers le temps.
Après un espace introductif qui apporte un éclairage sur la
problématique du patrimoine en danger, l’exposition s’organise
en deux sections, le
Site Universel et le Laboratoire des images :
– dans le Site Universel, sont projetés quatre films
sur quatre sites archéologiques majeurs, dans un
vaste panorama à 360°, permettant une expérience immersive
inédite du visiteur. Chaque film apporte un éclairage particulier
sur la destruction, la conservation, la restauration de ce patrimoine
en danger : le pillage des antiquités et le trafic illicite pour
Khorsabad, la reconstruction et ses enjeux pour Palmyre,
la (re)découverte archéologique pour la mosquée des Omeyyades,
enfin la conservation et la valorisation des ruines pour
le Krak des chevaliers. Les quatre sites sont chacun évoqués
par une oeuvre emblématique du musée du Louvre.
Khorsabad,
– Le Laboratoire des images dédié notamment
aux techniques de relevés utilisées par les archéologues
et leur évolution à travers les âges, est organisé comme un
cabinet de curiosité dans lequel sont présentés, pour chaque site,
les différents outils qui ont permis de rendre compte de
leurs connaissances : d’abord
Fragment de mosaïque
gravures, peintures, aquarelles, plans, puis photographies
et plus récemment images numériques et drones
pour proposer des reconstitutions scientifiques.
Les images rapportées par les touristes qui ont pu visiter
ces lieux avant leur altération récente et avant qu’ils ne
soient rendus inaccessibles par les conflits sont aujourd’hui
des supports précieux.
Krak des Chevaliers
La parole est également donnée à des citoyens des pays
touchés notamment syriens et irakiens, archéologues
ou profanes, à travers différents témoignages.
Pour la première fois, une reconstitution 3D dynamique,
en réalité augmentée, est présentée. Les visiteurs
peuvent suivre sur tablette la reproduction interactive et en
volume de Palmyre, et notamment observer la destruction
de son arche pièce par pièce et sa reconstruction simulée.
Elèves de l’école de Damas qui relèvent les mosaïques de la Grande Mosquée 1928-1929
Les quatre sites présentés dans l’espace universel
sont importants pour quatre civilisations différentes :
Khorsabad, ville de la Haute-Antiquité fondée par le roi Sargon II
(713-706 av. J.-C.) dans la province de Ninive, fût l’une des
capitales du grand empire néo-assyrien qui réussit à dominer
la plus grande partie du Proche-Orient dans la première moitié
du Ier millénaire avant notre ère ;
Lion couché rugissant
vers 700 av. J.-C.
Khorsabad, trouvé fixé au dallage d’une façade du palais
bronze
Paris, musée du Louvre, département des antiquités
orientales
Palmyre, au coeur du désert, à michemin
entre la côte méditerranéenne et l’Euphrate, ancien relais caravanier
dont on retient la splendeur à l’époque romaine mais
dont l’existence remonte au IIe millénaire
avant notre ère ;
Grande mosquée des Omeyyades de Damas, Edicule
la Grande Mosquée, édifiée au coeur de Damas par
la dynasties des Omeyyades (661-750), est l’un des plus anciens
chefs-d’oeuvre de l’architecture islamique ;
le Krak des Chevaliers, château fort datant de l’époque des croisades,
situé dans l’ouest de la Syrie, est l’un des châteaux croisés les plus
prestigieux et les mieux conservés.
Bassin du sultan al-‘Adil II Ahmad ibn ‘Umar al-Dhaki
al-Mawsili
Syrie, 1238-1240
Le musée du Louvre-Lens présente du 2 novembre 2016
au 23 janvier 2017 une exposition consacrée à la Mésopotamie,
située pour l’essentiel en Irak actuel, berceau de l’économie
moderne et de l’écriture,
« L’Histoire commence en Mésopotamie. »
commissariat général : Jean-Luc Martinez,
président-directeur du musée du Louvre
commissaires : Yannick Lintz, directrice du Département
des Arts de l’Islam du musée du Louvre ;
Marielle Pic, directrice du Département des Antiquités
orientales du musée du Louvre
scénographie : Sylvain Roca et Nicolas Groult
réalisateur : Olivier Brunet
documentation scientifique : Thomas Sagory,
chef du service du développement numérique du Musée
d’Archéologie nationale – Domaine national de
Saint-Germain-en-Laye et responsable de la collection
Grands sites archéologiques