Benoît Hamon à Val-de-Reuil. (photo JCH)
La haute autorité de la primaire de la gauche a rendu son verdict, ce samedi. Finalement, sept concurrents sont admis à concourir. Parmi eux, une seule femme, Sylvia Pinel, ancienne ministre et l’une des principales dirigeantes du Parti radical de gauche. Je n’aurai pas la cruauté de rappeler quel fut le score de Jean-Michel Baylet lors de la primaire de 2011. Une sorte de score à la Jean-Frédéric Poisson même si je préfère tout de même le propriétaire de La Dépêche du Midià un extrémiste de droite, catholique intégriste et proche de Christine Boutin.Alors qu’avons-nous sur la ligne de départ ? Manuel Valls, Vincent Peillon, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, François de Rugy, Jean-Luc Benhamias et Sylvia Pinel, déjà citée. J’espère que lors des débats, les six hommes auront l’élégance de ne pas interrompre constamment Mme Pinel comme le firent les six candidats de la droite et du centre à l’égard de Nathalie Kociusko-Morizet. Il est si difficile de trouver des femmes désireuses de se lancer dans le grand bain qu’il serait scandaleux de la faire se noyer.
Cette primaire citoyenne, refusée par Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, devrait attirer, selon les politologues avertis entre 1,5 million et deux millions d’électeurs(trices). Soit deux fois moins de citoyens mobilisés que lors de la primaire de la droite et du centre. Si ces projections sont atteintes, cela ne sera pas si mal. Car quel que soit le (la) vainqueur(e), il (elle) bénéficiera d’une légitimité et d’une dynamique à quelques mois du premier tour de l’élection présidentielle.
Avant de me décider à choisir l’un des sept postulants (ou aucun), j’attends que la campagne me permette de mieux connaître les projets des uns et des autres. Si, comme lors de la primaire de la droite, les débats télévisés permettent d’éclairer les Français sur les projets et de dresser un bilan sans concessions des gouvernements Valls et Ayrault, alors peut-être, le vainqueur de la primaire pourra-t-il se prévaloir d’une certaine marque de confiance. Certes, on sait ce que valent les promesses de campagne…pas grand-chose. En ces périodes fastes pour le populisme, il faut cependant bien se raccrocher à un semblant de convictions. Sans illusions donc.
Quand je vois comment le programme de François Fillon, analysé à la loupe et maintenant mieux connu, démontre toute sa violence (1) quand je le vois reculer après tant d’assurance et tant d’autorité feintes, quand je constate que son armée mexicaine comprend 90 membres forcément là pour faire de la figuration, je me dis que rien n’est écrit, comme dirait Manuel Valls, et que rien n’est joué.
(1) un sondage du JDD d'aujourd'hui démontre que les 3/4 des Français n'ont pas « envie » de Fillon.