Tech N9ne « The Storm » @@@½
Sagittarius Laisser un commentaireDu Everready (The Religion) à Special Effects sorti l’an passé, Tech N9ne nous a gratifié d’une incroyable série d’albums foudroyants, gardant toujours le pied enfoncé au plancher telle une Bugatti Veyron lancée à sa vitesse max sur un anneau de vitesse… pendant dix ans. C’est reparti pour un tour avec sa dernière livrée The Storm qui fait logiquement écho à The Calm Before The Storm, son premier album édité en 1999. Et cette question qui revient à chaque fois : va-t-il décélérer ? Indice : cette fois, oui.
Le rappeur le plus rapide du Kansas démarre pourtant en burn-out avec « Godspeed » malgré un petit calage (quelques secondes d’autotune). Il continue de rouler sur deux roues avec son flow catapulté sur « Need Jesus » (avec son artiste Stevie Stone) et passe la seconde sur « Sriracha » avec un couplet du nerd Logic et celui d’un inconnu pas moins impressionnant répondant au nom de Joyner Lucas. « WiFi (Weefee)« , précédé d’un interlude s’amusant de la prononciation française, envoie du très lourd également, jusqu’à « Erbody But Me« , sur lequel son producteur fétiche Seven pompe allègrement le style de prod à la mode de DJ Mustard. Voilà pour ce qui est de la première partie (sur 3) de l’album, intitulée Kingdom, les deux autres s’appellant Clown Town et G-Zone. L’univers Strange Music que voulez-vous.
C’est sur les deux parts restantes que Tech N9ne perd en cadence et part dans les tous les sens avec des tracks crossovers se mélangeant à différents genres et personnalités, comme il le faisait déjà sur ses précédents opus. On a droit à un semblant de refrain pop de Kate Rose sur « Hold On Me« , la présence de Jonathan Davis de KoRn sur « Starting To Turn« , Gary Clark Jr sur « No Gun Control » très puissant avec ses influences gospel ou plus étonnant, le crossover r&b contemporain « Buddha » avec… les Boyz II Men ! Le fait que la production soit majoritairement confié à une seule personne (Seven en l’occurence) permet de conserver une homogénéité, une qualité certaine et une continuité dans la discographie de Tech N9ne, à l’exception de « Anywhere » (feat Marsha Ambrosius) produit par Mr Porter.
Evidemment, à force de suivre le même schéma de fabrication d’album en album depuis tout ce temps, Tech N9ne commence par tourner en rond sur son anneau de vitesse (avec son indéfectible co-pilote Krizz Kaliko qui le suit partout), bien qu’il sache parfaitement combler ses fans et plaire à des auditeurs qui ont d’autres sensibilités. C’est le principal reproche que l’on peut faire à ce The Storm moins orageux que prévu, en plus de lever le pied vers la moitié de l’album. D’autres tracks valent le détour, comme « Get Off Me » avec Problem, « What If It Was Me » ou pour finir « The Needle » où il évoque sa collaboration avec Eminem.