En tant qu’unique témoin des actes de sa mère, Annie se prépare donc d’une part à témoigner à ce procès qui fait la une de tous les médias. Outre la tension grandissante qui accompagne l’arrivée du jour J, le lecteur découvre progressivement l’horreur qu’Annie a vécue durant toutes ces années. Il devient également vite clair que derrière ses traumatismes se cachent également de terribles secrets…
En attendant de témoigner à la barre, Annie doit d’autre part tenter de se reconstruire au sein de cette famille d’accueil, dont le père est également le psychologue qui l’accompagne jusqu’au procès. La tâche de ce dernier est cependant loin d’être aisée car le mal est beaucoup trop profond… jusque dans son sang. De plus, la fille de son tuteur, qui n’est pourtant pas au courant de la véritable identité d’Annie (qui répond désormais au nom de Milly Barnes), ne fait rien pour faciliter son intégration, ni dans la famille, ni à l’école. Trouver ses repères et tenter d’assouvir le besoin pressant de se sentir aimée n’est donc pas facile pour Milly, surtout que l’univers des adolescents peut également s’avérer assez impitoyable… même comparé à celui d’une tueuse en série.
Malgré la prévisibilité des faits, la tension psychologique constante rend ce thriller on ne peut plus addictif. La narration à la première personne s’immisce en effet au plus près des pensées souvent très sombres d’une héroïne qui oscille constamment entre le Bien et le Mal, abandonnant le lecteur entre empathie et répulsion. L’auteure dresse également un portrait aussi réaliste qu’effrayant d’ados mal dans leur peau qui n’hésitent pas à utiliser les réseaux sociaux pour blesser leurs pairs. Malgré un sentiment de malaise permanent, l’ambiance insufflée par Ali Land s’avère prenante de la première à la dernière page.
Une belle réussite !