Désormais, elle ne sera plus la femme à laquelle il s'en remet - bien d'autres femmes l'inspirèrent -, mais elle restera la seule référence dans son existence, l'amie, la confidente. Leur correspondance - commencée dès leur première rencontre - reprend trois ans plus tard et ne cessera qu'à la mort de Rilke, le 29 décembre 1926." (extrait du dossier en fin d'ouvrage intitulé Lou et la naissance du poète)
Toujours à la recherche de Rilke, suite à ma lecture des Lettres à un jeune poète, je me suis penchée sur ces lettres là, très différentes.
Rilke n'a plus ici le rôle du maître qui donne conseils et règles d'écriture. Il n'est qu'un auteur à la recherche de son art, qui demande son avis à une amie, seule capable de le "comprendre" et d'écouter ses souffrances, doutes et hésitations.
Du lyrisme des premières lettres, enflammées, nous passons à des propos plus sombres, plus anxieux, ceux d'un auteur en proie à un état poétique déstabilisant, habité par le poids des années et par des questionnements constants.
Proche de Nietzsche, puis de Freud, Lou est pour Rilke l'interlocutrice idéale, intelligente et sensible, attentive, qui permet au poète d'accoucher de son oeuvre.
Ce recueil m'a moins touché que le précédent mais il permet d'apréhender Rilke de manière plus intime et plus réelle aussi.
Un extrait...
"Tu es mon jour de fête. Et quand je te visite en rêve, j'ai toujours des fleurs dans mes cheveux.
Je voudrais mettre des fleurs dans tes cheveux. Lesquelles ? Aucune n'est d'une simplicité suffisamment touchante. En quel mois de mai les trouver ? - Maintenant, je crois que tu as toujours une guirlande dans tes cheveux - ou une couronne...je ne t'ai jamais vue autrement."