Plusieurs études ont déjà alerté sur les risques associés à une utilisation trop prolongée du paracétamol ou en cas de surdose. En particulier pendant la grossesse. Idem pour les effets secondaires, cardiaques, de l’ibuprofène et autres AINS. De précédentes études ont précisément déjà lié l’aspirine, le paracétamol et les anti-inflammatoires non stéroïdiens avec la perte auditive.
Les chercheurs du Massachusetts Eye et Ear Infirmary, Harvard Medical School, Harvard TH Chan School of Public Health, Vanderbilt University, Brigham and Women’s Hospital ont utilisé les données de 55.850 femmes participant à la Nurses ‘Health Study et âgées de 44 à 69 ans au début de l’étude. L’étude a pris en compte les données d’utilisation d’analgésiques relevées tous les 2 ans. En 2012, les participantes ont été interrogées sur leur audition et d’éventuels troubles auditifs. Enfin les facteurs de confusion, dont l’âge, la consommation d’alcool et le tabagismes, l’IMC…ont été pris en compte.
– Sur les 55.850 participantes, 33% rapportent un certain niveau de perte auditive,
– l’utilisation régulière d’ibuprofène et de paracétamol, mais pas d’aspirine, s’avère liée à une augmentation du risque de perte auditive,
– l’utilisation régulière du paracétamol sur une période de 6 ans s’avère liée à un risque accru de 9% de surdité,
– l’utilisation régulière d’AINS sur une période de 6 ans s’avère liée à un risque accru de 10% de surdité.
Quel mécanisme en cause ? Ces médicaments, expliquent les chercheurs, pourraient endommager l’oreille en éliminant la protection de l’oreille interne, en réduisant l’approvisionnement en sang, et en endommageant aussi les poils minuscules qui tapissent l’oreille.
Source:American Journal of Epidemiology December 14 2016 DOI: 10.1093/aje/kww154Duration of Analgesic Use and Risk of Hearing Loss in Women