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"Il n’y a pas de démocratie forte sans citoyens éclairés; il n’y a pas de citoyens éclairés sans une presse libre; il n'y a pas de presse libre sans indépendance totale vis à vis du pouvoir financier" affirme le journaliste de Médiapart.
Placée au 45e rang du classement mondial de la liberté de la presse, la terre des droits de l’homme est cependant loin d’être un exemple d’indépendance journalistique. En comparaison avec les autres pays européens, la concentration des médias par quelques hommes d’affaires est un mal bien spécifique à la France, qui menace gravement la liberté et la pluralité de l’information.
Des réformes simples permettraient pourtant de garantir cette liberté: élargir les pouvoir du CSA, permettre aux journalistes de révoquer leurs patrons, établir des lois anti-concentration etc. Alors pourquoi une telle inertie de la part du gouvernement qui refuse, voire empêche toutes réformes législatives?
Il existe en réalité de forts liens de connivence entre les hommes d’affaires, détenteurs de groupes de presse, et l’Élysée. Ces relations sont parfois quasi-familiales: Martin Bouygues n’est pas moins que le parrain de Louis Sarkozy, fils de l’ancien chef d’État. Bernard Arnaud, PDG du groupe LVMH, était le témoin de mariage de son père, Nicolas Sarkozy.
Ces conflits d’intérêts illustre une problématique plus globale: "la démocratie est malade et le manque d’indépendance de la presse en est un symptôme", explique le journaliste de Médiapart. Historiquement, la presse française n’a pas bénéficié de la même légitimité démocratique qu’aux États-Unis par exemple, qui entretient une forte culture du contre-pouvoir. Le premier amendement consacre la liberté de la presse, comme pilier de la démocratie américaine; alors qu’elle ne figure pas dans la Constitution française. Le régime présidentialisme français octroi finalement beaucoup de prérogatives à l'exécutif, au dépens du Parlement, ce qui freine l'adoption d'une grande loi, comme celle adoptée le 29 juillet 1881.
Pour Laurent Mauduit, la refondation de la presse passe donc par une refonte de la démocratie française. Alors que la classe politique semble proche des milliardaires qui possèdent l’information, la mobilisation citoyenne en faveur du droit de savoir semble être le seul espoir de cette révolution démocratique, qui ne sera probablement "pas télévisée".