Dan Gemeinhart
Robert Laffont
Collection R Jeunesse
Traduit de l'anglais par Fabien Le Roy
Novembre 2016
280 pages - 14,90 euros
Roman ados dès 10 ans
Thèmes : Ascension, Maladie, Volonté
Quatrième de couverture : Mark est un enfant comme les autres. Il a un chien nommé Beau et un rêve : escalader un jour le mont Rainier. Mais ce jour arrive plus tôt que prévu. Car Mark a une maladie. Du genre à rater une année entière de classe. Du genre dont on ne réchappe pas toujours. Alors, Mark fugue : rien ne les empêchera, lui et son chien Beau, de gravir cette montagne. Et peu importe si c'est la dernière chose qu'il fait de sa vie. Le voyage d'un petit garçon en quête de vérité, le premier roman magistral d'un professeur des écoles, qui touchera au coeur petits et grands.
"Les enfants ont enfin leur John Green" peut-on lire sur la quatrième de couverture. Je me méfie souvent de ce genre de comparaison et j'ai abordé ma lecture avec recul et distance. Mais impossible de ne pas s'attacher à Mark, à son chien et au voyage initiatique qu'ils vont accomplir. Dès le départ on sait que nos émotions vont être mises à l'épreuve parce que l'histoire d'un petit garçon mourant d'un cancer qui veut réaliser son rêve, son dernier souhait, est triste et saisissant. Puis il y a sa meilleure amie qui sait où Mark est allé et qui est déchirée de voir ses parents inquiets. Jusqu'où l'amitié peut-elle aller face au respect des dernières volontés... Mark fugue et se rend au Mont Rainier. Il a promis à son grand-père alpiniste qu'il grimperait cette montagne. Sur sa route il va croiser des gens, mal intentionnés ou incroyablement gentils mais peu importe ses rencontres, il n'a qu'un seul but.
La Vérité vraie est un roman bouleversant parce qu'il dit les choses avec force et en même temps de manière simple. La grande originalité de l'écriture vient du récit empreint de justesse, de propos qui interpellent sur des sujets existentiels : la vie en générale, le droit de mourir comme on a envie peu importe l'âge, les vérités énoncées sur des choses d'apparence banales, sur les obstacles et les petites joies, sur la maladie et comment on l'accepte, sur les moments de bonheur en famille, sur tout ce qui fait qu'une vie est précieuse. C'est d'une grande sensibilité et aussi parfois un peu poétique avec les haïkus mais ce que je retiens c'est l'intensité avec laquelle l'auteur nous plonge dans ce parcours initiatique, c'est la complicité entre Mark et son chien, c'est le cri d'effroi et les larmes vers la fin du roman. C'est le soupir qui m'a accompagné en refermant le livre et m'a fait me sentir entière et vivante. C'est pour ce genre de romans là que je suis une lectrice passionnée. C'est pour des romans comme La Vérité vraie qu'on se sent chanceux d'aimer lire et d'aimer la littérature jeunesse. Parce que oui j'ai adoré ma lecture mais surtout elle m'a fait vibrer, elle m'a fait battre le coeur parce que l'écriture a un je ne sais quoi d'alerte, de direct, de puissant qui vous interpelle psychologiquement. Gros coup de coeur bien sûr pour toutes les émotions que ce roman suscite, pour la qualité d'écriture, entre délicatesse et volonté, celle d'un enfant dont le cancer n'aura pas éteint sa force, son courage et sa volonté. Alors oui, maintenant on peut le dire, sans mentir, les enfants ont leur John Green...