Si la couverture de ce troisième volet laisse penser que l’on aura enfin droit à la vengeance de la fille d’Earl Tubb, les épisodes #9 à #14 repris dans cet album s’intéressent surtout aux personnages secondaires croisés lors des tomes précédents. L’intrigue renoue certes avec le présent, mais conserve tout de même la fille d’Earl dans le placard jusqu’au tout dernier épisode afin de nous présenter quelques beaux spécimens de l’Alabama, toujours sur fond de football américain puisque les Runnin’ Rebs se préparent à affronter leurs ennemis de toujours : l’équipe de Wetumpka !
Alors que les tomes précédents se concentraient sur un protagoniste en particulier, celui-ci s’intéresse à plusieurs personnages différents au fil des chapitres. Des doutes du shérif Hardy aux remords de coach Big, en passant par les hommes de main d’Euless Boss ou les parties de chasse du mystérieux Deacon Boone, l’auteur de Scalped excelle de nouveau au niveau de la caractérisation des protagonistes. S’il brosse avec brio le portrait sans concession (et certes peu nuancé) de cette Amérique profonde bien burnée, mais dépourvue de neurones, il ramène ensuite le lecteur là où il l’avait abandonné en fin de premier tome : en compagnie de Roberta Tubb, qui est de retour au bercail après avoir combattu en Afghanistan…
Visuellement, le trait anguleux et énergique de Jason Latour (« Django Unchained ») contribue à plonger l’ensemble dans une ambiance pesante et poisseuse à souhait. L’expressivité des personnages et la bichromie aux tons rouges renforcent encore l’atmosphère violente de ce bled dirigé par une belle brochette d’écervelés.
Où comme dirait Donald Trump : Vive le Sud… and let’s make America Great again !
Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top comics de l’année !