Les deux militants japonais de Greenpeace, arrêtés vendredi 20 juin pour avoir révélé un scandale de viande de baleine impliquant des agences gouvernementales, resteront dix jours en détention provisoire, a décidé le tribunal d’Aomori. Cette décision a été prise ce dimanche 22 juin alors même que les militants n’ont pas l’intention de faire obstacle ou de soustraire à la justice. Les avocats de Greenpeace ont fait appel de cette décision arbitraire, appel qui sera rendu ce lundi 23 juin par le même tribunal.
Junichi Sato et Toru Suzuki ont été arrêtés vendredi lors d’une opération de police musclée. Les locaux de Greenpeace et les domiciles des deux militants ont été perquisitionnés. Les militants avaient pourtant montré leur volonté de collaborer avec la police en transmettant des documents expliquant comment Greenpeace avait permis de révéler un trafic de viande de baleine organisé par les membres d’équipage du Nisshin Maru, le navire-amiral japonais, avec la complicité des scientifiques présents à bord. Afin de pouvoir constituer une preuve de ce trafic, Greenpeace avait intercepté une boîte débarquée du navire (soi disant des bagages personnels de l’équipage) et y avait découvert 23,5 kilos de viande de baleine volés. Quatre mois d’investigation ont été nécessaires pour constituer cette preuve qui a été immédiatement remise aux autorités japonaises. A la suite de ce scandale, le Procureur du district de Tokyo avait ouvert une enquête close ce samedi au motif, selon lui, qu’il n’existerait pas de preuve du trafic.
« Alors que nos deux militants se sont déclarés prêts à collaborer avec la justice et à répondre à toutes les questions, les autorités japonaises ont décidé de faire d’eux un exemple en prévision du meeting du G8 qui se tiendra le mois prochain au Japon, a déclaré le directeur de Greenpeace Japon, Jun Hoshikawa. Dans une démocratie, il n’y a pas de place pour ce genre d’intimidation institutionnelle. Les deux militants de Greenpeace sont innocents de tout crime et doivent être relâchés immédiatement ».
Dès l’arrestation de ses militants, Greenpeace a lancé une pétition sur internet pour demander au Premier Ministre japonais de mettre un terme à cette mascarade. En 48 heures, plus de 76 000 signatures ont été récoltées de par le monde.