Dans ce roman, Gabriel aura treize ans. Un anniversaire dont il se souviendra. Tenu à l’écart de la politique par son père, Français vivant au Burundi, séparé de sa mère, Rwandaise exilée qui souhaite revenir dans son pays, l’enfant va découvrir la guerre, guerre civile comme on dit, assassinats, coups de feu nocturnes, fin de l’innocence. Auparavant, on volait des mangues chez Madame Économopoulos, on était fâché avec Francis, un autre jeune du quartier, on traînait avec Gino, Armand, et les jumeaux. On fumait en cachette dans un vieux Combi Volkswagen. Tout va s’écrouler. Le voyage au Rwanda, pour le mariage d’un proche, sera annonciateur de la suite. Au moment où ses camarades d’enfance vont s’enfoncer dans la guerre, Madame Économopoulos va lui ouvrir sa bibliothèque. Plusieurs livres seront ses amis pendant ces jours d’épouvante. J’y ai reconnu L’enfant et la rivière, qu’un autre roman, récemment, avait cité (Tropique de la violence). Comment la guerre arrive, comment on s’y laisse prendre, comment on la subit, on la souffre, on y participe. Comment on ne peut l’oublier. Comment elle revient un jour, dans une voix enfouie, sa démence.