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"Pokémon Go" serait, selon Google, LE jeu de l'année 2016. Des propos rapportés par le site de Virgin Radio au sujet du jeu qui fit grand bruit lors de son lancement, en juillet 2016. Il fit couler beaucoup d'encre (son gameplay à mi-chemin entre le jeu vidéo et la course d'orientation a créé un buzz mondial), mais aujourd'hui, en décembre, soit cinq mois plus tard, le jeu s'est un peu fait oublier. Du moins la hype est passée. L'argument que retient Google pour avancer cette affirmation, c'est le nombre de téléchargements. Une donnée assez éloignée de ce qu'ont l'habitude de prendre en compte les joueurs pour qualifier un jeu important. Sinon, "Call Of Duty" ou "FIFA" seraient des références absolues en la matière.
Mais pourquoi ne serait-ce pas "Final Fantasy XV" attendu de longue date par les joueurs, LE jeu de 2016? Au même titre que "The Last Guardian", nouvelle étape dans la ludographie de Fumito Ueda, après ses cultissimes "Ico" et "Shadow Of The Colossus". Sorti en décembre 2016, il a lui aussi connu un développement qui dura près d'une décennie. Du côté des indés aussi, il y a eu des perles très attendues telles que "Hyper Light Drifter" ou "Owlboy". On peut également citer comme candidats potentiels les derniers nés de la licence Pokémon, "Soleil et Lune" qui eux aussi on suscité la hype.
De toute évidence, le titre désigné par Google n'est pas la seule pierre blanche à avoir marqué cette année riche en sorties vidéo-ludiques, aussi diverses qu'intéressantes, et le titre de "jeu de l'année" ne révèle aucune pertinence, si ce n'est celle du consumérisme.
Et peut-être serait-il plus judicieux d'en parler en terme de phénomène social. Car c'est ce qu'il a été: bien plus un contexte qu'un gameplay (somme toute assez limité). Et c'est d'ailleurs ce qu'en ont retenu les médias, d'ordinaire frileux ou maladroits sur un sujet qu'ils ne connaissent que trop mal. Les rassemblements, mouvements de foules, partenariats créés avec certains établissements, mauvais goût de certaines apparitions, impact sur la vie sociale, firent de l'été 2016 le "Summer of Pokémon"! La presse non-spécialisée a sans doute jeté son dévolu sur ce titre car il semblait impacter "le monde réel" bien plus que le reste de la sphère vidéo-ludique, et était donc susceptible d'intriguer un plus grand nombre. Sur ce plan-là, la firme japonaise a habilement joué.
Mais peut-on dire pour autant qu'il y ait un avant et un après "Pokémon Go"? Que le monde du jeu vidéo est, depuis cette année 2016, dans une phase d'évolution lancée par "Pokémon Go"? Peut-être. Mais pour l'instant, les effets n'en sont pas flagrants. Reste à voir si dans quelques années, on se souviendra en priorité de ce titre, de "Pokémon Soleil et Lune" ou de "FF XV"?