Cela fait un moment que je n'ai pas chroniqué un album. Il m'en passe entre les mains ... que j'aime ... un peu En tout cas insuffisamment pour que je me mette au clavier pour vous en parler. Et puis est arrivé Garner en plein coeur, dont la pochette m'a intriguée avec cette confrontation de bleu et de jaune.
Cet EP est apparu le 28 octobre chez Socket Blues. Je ne connaissais pas Arnaud Garnier (alias Garner) et je pense que sa notoriété est encore confidentielle. C'est donc avec plus d'intérêt encore que je pointe son talent.
Piste 1, N'en abuse pas commence avec des sifflements (qui reviendront régulièrement tout au long de la chanson) bien avant les premières paroles. On peut penser à Bahung. Les phrases sont construites de manière inversée. Par exemple : sans ambages je peux. Le lexique est inattendu lui aussi, appelant des hordes sauvages. Et le clip, que j'ai visionné ensuite, traduit un univers très personnel où l'absurde devient tout à coup tout à fait compréhensible et teinté de poésie.
Piste 2, La nuit tu dors, démarre encore une fois après une longue introduction musicale. Le parolier aime commencer une chanson par une formule de type Quand au petit matin ...
Piste 3, Les voies sans issues, démarre en effet aussi avec Quand ... quand le soleil irradiera tous les bateaux, confirmant la plume surréaliste de cet artiste qui peut prendre des accents sombres, rappelant une manière de chanter d'un Félix-Hubert Thiéfaine.
Piste 4, Te souviens-tu ? est plus lent, plus mélancolique aussi.
Piste 5, Jalouse. Je pense à un autre album, dont la couverture était aussi intensément jaune, celui de Magic Malick. Il y a une parenté musicale évidente.
Cet EP est étonnant car à la fois très personnel et paradoxalement faisant penser à beaucoup d'autres artistes par petites touches. Il se murmure que Garner est un talent en devenir. Sa musique donne envie de danser. Son impact sur nos oreilles est certain et son influence est plus forte encore dès qu'on le voit. Je ne peux pas juger de sa présence scénique mais du moins de ce qui se dégage dans ses clips. En voici un, Je finirai à Brest, tiré du premier album (2015) :
Il a rasé sa barbe. L'artiste est en questionnement d'identité à plusieurs points de vue. Sans doute cherche-t-il encore sa voie sur le terreau de l'épique. Un EP c'est un peu court pour juger même si l'avant-goût du second album donne envie d'en entendre davantage.
A suivre ... c'est ce qu'on dit, non ?