Une récente méta-analyse, présentée également dans la revue Pediatrics a déjà confirmé la méthode Kangourou -avec le » peau à peau » mère-enfant-, comme primordiale pour la bonne santé du nourrisson vulnérable, prématuré ou à faible poids de naissance. L’étude appelait déjà à mettre en œuvre plus largement encore la méthode, pour optimiser la survie de l’enfant mais aussi favoriser sa bientraitance.
En effet, les nourrissons prématurés et de faible poids de naissance nécessitent généralement des soins supplémentaires pour prévenir des complications telles que l’hypothermie et l’infection. Le problème est particulièrement aigu dans les pays en développement, où les couveuses et les technologies nécessaires sont souvent insuffisantes ou peu fiables. Un parent » Kangourou « , qui devient une sorte de couveuse en apportant un contact continu peau à peau au nourrisson, niché dans un » kangourou » positionné sur sa poitrine, devient aussi la principale source de nourriture, de stimulation et de surveillance de l’enfant. En général, la technique s’accompagne d’un allaitement maternel exclusif.
Des bénéfices à 20 ans : ce qui est nouveau avec cette étude qualifiée de » révolutionnaire » c’est ce constat de bénéfices 20 ans après la petite enfance » kangourou « , par comparaison de 264 adolescents âgés de 18 à 20 ans, nés prématurément (pesant moins de 1.800 g à la naissance) et ayant bénéficié ou non de la méthode kangourou. Car à l’âge adulte, ces personnes nées prématurément présentent un comportement moins agressif, impulsif et hyperactif que d’autres adultes » témoins » qui n’ont pas bénéficié de la méthode kangourou à la petite enfance. Mais ce n’est pas tout, leur taux de survie est également plus élevé et leurs cerveaux » plus gros « . L’étude suggère ainsi que pour les petits prématurés, la méthode Kangourou a des effets protecteurs sociaux et comportementaux durables 20 ans après l’intervention, au-delà des bénéfices pour la santé de l’enfant déjà démontrés. Précisément la méthode Kangourou permet d’améliorer :
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le taux de survie : le taux de décès à 20 ans des participant » Kangourou » est réduit de moitié (3,5%) vs non Kangourou (7,7%),
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le taux d’absentéisme scolaire, réduit de moitié par rapport au groupe témoin,
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la réussite professionnelle, avec un salaire horaire moyen 53% plus élevé vs témoins ;
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le foyer parental qui reste uni plus fréquemment (+22%) et la parentalité : plus stimulante, plus protectrice et plus dévouée,
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le comportement, avec des scores d’agressivité et d’hyperactivité réduits de 16%, des scores d’expression plus élevés, des taux d’échec scolaire et de trouble de la communication réduits, de 20% environ et moins de comportements antisociaux vs témoins.
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le développement cérébral : en comparaison des témoins, les ex-bébés Kangourou ont des cerveaux plus volumineux, plus de matière grise totale, de cortex cérébral et de noyau caudé gauche, des régions impliquées dans l’apprentissage et la mémoire.
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Le QI global: les tests effectués à l’âge de 20 ans montrent un avantage faible mais significatif (3,6%) dans l’intelligence globale.
Des familles solides et aimantes : les parents formés à la méthode Kangourou, à la naissance de l’enfant, vivent mieux la prématurité, une expérience génératrice d’anxiété et de stress intense pour les parents comme pour le bébé. Ces familles sont plus susceptibles de rester ensemble, soudées, d’être plus protectrices et aimantes. Un équilibre familial qui se reflète jusque dans le faible absentéisme scolaire des enfants, leur capacité à exprimer leurs sentiments, leurs faibles niveaux d’hyperactivité et d’agressivité et leur qualité de communication sociale, y compris et toujours à l’âge jeune adulte. » Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une intervention puissante, efficace et scientifiquement fondée, utilisable dans tous les contextes, notamment en cas d’accès restreint aux soins « , concluent les chercheurs.
Source: Pediatrics December 2016Twenty-year Follow-up of Kangaroo Mother Care Versus Traditional Care (Visuel@Fundación Canguro)
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