Si tu n’aimes pas les thrillers scientifiques et que le jargon informatique te dépasse, si tu en as soupé des scénarios catastrophes et que tu penses qu’une bonne histoire ne doit pas ressembler à un cours de science physique… passe donc ton chemin ô visiteur.
Mais… si tu aimes les schémas anxiogènes, bourrés de recherches et si tu arrives à passer outre une première partie par trop technique et un tant soit peu rébarbative…tu plongeras corps et esprit dans ce roman qui te feras frissonner d’effroi tant il pourrait être prophétique.
Tu imagineras sans peine ce que pourrait être ta vie sans électricité et à quelle rapidité elle pourrait sombrer dans le pire des chaos. Tu te rendras compte à quel point tes petits gestes quotidiens dépendent presque intégralement de cette invention que l’on doit à quelques savants. Tu t’apercevras qu’aucun retour en arrière ne t’est possible et que la perte de ton confort t’effraie plus que tout. Tu auras peur et tu trouveras tout cela tellement fou et rapide que tu te questionneras sur la crédibilité d’une telle catastrophe. Et pourtant…
Tout est possible. Preuve en est ces multiples invitations que l’auteur reçoit d’organismes politiques internationaux. Preuve en est le crédit que lui apportent certains médias scientifiques. Tu réaliseras alors que tout est fragile et que notre civilisation repose sur de bien précaires fondations. Qu’à bien y regarder, nous serions peu de choses sans ces technologies modernes et que bien vite, notre atavisme reprendrait le pas sur notre évolution tant aimée.
Te souviens-tu de ces cours d’histoires où l’on t’apprenait ces révolutions qui t’amenèrent à ton bien-être présent ? Celles qui firent tomber des monarchies, celles qui virent tes propres aïeux crier famine. Ce récit t’apprendra qu’une telle régression pourrait te frapper et venir bouleverser ton existence si confortable.
Crois-tu que notre monde évolué ferait preuve de solidarité et de fraternité ? Bien vite, tu saisiras que tout être humain ne poursuivra qu’un seul but : sauver sa propre existence. Hormis quelques altruistes, que somme-nous sinon des êtres conscients de la fragilité de nos vies ?
Quand tu auras terminé ce roman, tu penseras peut-être comme moi, que l’auteur a su employer les mots pour un excellent thriller. Tu regretteras éventuellement un manque d’empathie dû à la foultitude de personnages mais tu auras tant aimé l’histoire que tu passeras outre ces quelques défauts que tu pourrais lui trouver. Enfin, et je te le souhaite, tu féliciteras Marc Elsberg pour avoir su si bien dépeindre l’âme humaine en extrayant l’essence même de l’Homme : le pire mais aussi le meilleur. Parfois…