Avant même que nous regardions chaque kimono exposé au deuxième étage de la Maison de la Culture du Japon à Paris, s’impose l’image globale de la galerie, une sorte de pureté, un ordre hiératique. Et, nous arrêtant devant chacune de ces oeuvres, kimonos d’apparat, selon la technique yûzen, on en découvre les traits, ici carrés juxtaposés ou imbriqués les uns dans les autres, lignes courbes, triangles, s’éclaircissant d’un bord à l’autre, de bas en haut, cherchant dans les teintes la nuance qui rappelle la nature, la neige, les fleurs. Un liseré rouge, une touche dorée, la couleur mauve, la vibration du fond, et tout ce qu’on ne voit pas, qui sera l’intérieur du kimono, le plus près du corps qu’on ne peut ici qu’imaginer, quoiqu’encore avec difficulté tant le tissu, son dessin, sa forme affirment par eux-mêmes une présence qui pourrait se suffire. Pourtant, un film diffusé sur un petit écran à la sortie de cette galerie montre non seulement le travail de réalisation de ces oeuvres, mais encore leur destination : ces kimonos sont faits pour être portés. Et Kunihiko Moriguchi ne l’oublie jamais.
L'exposition est visible jusqu'au 17 décembre 2016.