Dans cette vidéo, l’Agence spatiale européenne nous fait planer au-dessus du lit asséché long de 600 km d’un fleuve reliant les hautes terres aux basses terres de Mars. Par sa diversité géologique témoignant d’un passé humide varié, ce site intéresse beaucoup les scientifiques.
Grâce à cette reconstitution créée à partir des images en haute résolution et des données collectées par la sonde européenne Mars Express, nous survolons tel un oiseau, la longue et profonde Mawrth Vallis. Aujourd’hui tout est bien sec et désert mais il faut imaginer qu’il y a plus de 3,6 milliards, de grandes quantités d’eau y ont dévalé, s’écoulant depuis les hautes terres d’Arabia Terra au sud et se répandant ensuite dans les basses terres de Chryse Planitia, au nord.
La vallée fluviale serpente sur plus de 600 km de longueur à 22 ° de latitude nord. Sa profondeur atteint par endroit 2 km. Les taches blanches que l’on voit ne sont pas des dépôts de glace mais des phyllosilicates. Il s’agit de l’un des plus grands affleurements de ce type connu à la surface de Mars. Traduisant une altération chimique des roches par de l’eau, ces minéraux renforcent l’idée que Mars fut habitable durant cette période lointaine du noachien. Pour cette raison et aussi pour les argiles détectées – tantôt riches en fer, tantôt riches en aluminium, témoignant de conditions humides variées – ensevelies par endroit sous les dépôts sombres de cendres volcaniques, lesquels ont pu protéger les éventuelles traces de vie qu’elles renferment, des rayonnements cosmiques et de l’érosion, Mawrth Vallis figure parmi les quatre sites candidats retenus pour accueillir la future mission ExoMars 2020 de l’ESA et Roscosmos.