Bref, une partie des patients atteints de maladies psychotiques pourrait également développer un trouble immunitaire traitable et son traitement pourrait, éventuellement, réduire les symptômes de psychose ? Ces anticorps identifiés dans leur sang de certains patients atteints de psychose s’avèrent liés à une maladie bien précise, l’encéphalite à anticorps anti-récepteurs NMDA : la maladie se développe quand des anticorps produits par le système immunitaire s’attaquent aux récepteurs NMDA du cerveau, des protéines clés, essentielles pour de multiples fonctions dont le jugement, la perception de la réalité, l’interaction sociale, la consolidation et le rappel de la mémoire et la gestion des fonctions autonomiques. Les fonctions mêmes dont les dérèglements sont les principaux signes de psychose. Ces anticorps fabriqués par le système immunitaire vont attaquer par erreur les récepteurs de surface des cellules du cerveau, ce qui entraîne des hallucinations, la paranoïa et des illusions. Enfin, il faut ajouter que la psychose associée à l’encéphalite à anticorps peut parfois être traitée avec succès par immunosuppresseurs.
Les chercheurs de l’Université d’Oxford, du King’s College de Londres et de l’Université de Cambridge ont analysé des prélèvements de sang chez 228 patients, âgés de 14 à 35 ans, diagnostiqués avec un premier épisode de psychose et 105 participants témoins exempts de tout problème de santé mentale. L’analyse montre que 9% des participants psychotiques présentent dans leur sang des anticorps contre un récepteur des cellules du cerveau, vs 4% des témoins sans psychose. Précisément :
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20 des 228 (soit 9%) patients atteints de psychose présentaient 1 ou plusieurs anticorps anti-récepteurs vs 4 (4%) des 105 témoins,
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7 patients (soit 3%) atteints de psychose avaient des anticorps anti-récepteurs NMDA, précédemment liés à l’encéphalite à médiation par anticorps, et vs aucun témoin,
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Les patients atteints de psychose présentaient des symptômes similaires, avec ou sans anticorps anti-récepteurs des cellules du cerveau.
En conclusion, certains patients atteints de psychose avait des anticorps anti-NMDAR révélateurs d’une maladie immunitaire. L’étude pose ainsi 2 questions : les patients psychotiques avec anticorps auraient-ils dû être traités pour ce trouble immunitaire plutôt que leur psychose ? Existe-t-il un lien spécifique ou particulièrement fort entre truble immunitaire et psychose ? L’étude appelle ainsi à une nouvelle recherche, beaucoup plus large, pour préciser la prévalence de ces anticorps en cas de psychose.
Source : The Lancet Psychiatry December 7 2016 DOI: 10.1016/S2215-0366(16)30375-3Prevalence and clinical characteristics of serum neuronal cell surface antibodies in first-episode psychosis: a case-control study
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