Le microbiote endométrial ou l’ensemble des communautés bactériennes vivant dans l’utérus apparaît avec ces travaux comme déterminant dans les chances de succès de la FIV. » Jusque-là considérée comme stérile, la cavité utérine a son propre microbiote endométrial qui diffère de celui du vagin « , explique l’auteur principal, le Dr Carlos Simón, professeur au Département d’obstétrique et de gynécologie de l’Université de Valence (Espagne).
L’équipe a cherché à démontrer cette différence entre microbiote endométrial et microbiote vaginal, en évaluant les niveaux d’hormones et de bactéries, puis a analysé l’impact des communautés microbiennes endométriales sur les résultats de patientes subissant une FIV. Pour caractériser le macrobiote endométrial, les chercheurs ont évalué des échantillons appariés de liquide endométrial et vaginal recueillis chez 13 femmes fertiles. Pour étudier la régulation hormonale du microbiote de l’endomètre, à partir de prélèvements recueillis chez 22 femmes fertiles. Enfin, l’impact reproducteur du microbiote endométrial a été évalué par les taux d’implantation, de grossesse en cours et de naissance chez 35 patientes stériles soumises à une IVF avec un endomètre diagnostiqué comme réceptif.
Liquide endométrial et fluide vaginal appariés, 2 microbiotes différents : à partir des prélèvements provenant des mêmes patientes, les chercheurs identifient différentes communautés bactériennes entre les deux sites.
Microbiote et chances de naissance vivante : la communauté microbienne dans l’endomètre apparaît soit dominée, soit non dominée par Lactobacillus. Les femmes avec microbiote endométrial non-dominé par Lactobacillus -mais avec endomètre réceptif- présentent des taux d’implantation, de grossesse et de naissance vivante significativement plus faibles que les patients avec microbiote dominé par Lactobacillus.
Ainsi, les bactéries jouent également un rôle clé dans la reproduction : » Il est temps d’étudier le microbiome de l’endomètre et d’étendre la recherche à son virome, fongus, épigénome et métabolome » concluent les chercheurs.
Source: American Journal of Obstetrics and Gynecology Dec, 2016 DOI:10.1016/j.ajog.2016.09.075 Evidence that the endometrial microbiota has an effect on implantation success or failure