Jusqu’à présent, la plupart des anticorps proposés pour traiter la maladie d’Alzheimer ciblent les plaques amyloïdes. Et si récemment, un essai de phase I validait le médicament Verubecestat comme prometteur car efficace à empêcher le cerveau de produire la bêta amyloïde, la plupart des autres études ciblant l’amyloïde ont soit conclu à l’échec thérapeutique soit à des effets secondaires sévères dont une accumulation anormale de LCR et l’inflammation dans le cerveau. Une des explications réside dans le fait que l’anticorps entraine aussi une réaction vers l’amyloïde » normale » présente dans les vaisseaux sanguins.
Ici, les chercheurs suédois ont développé un vaccin qui stimule la production d’un anticorps qui cible spécifiquement la protéine tau pathologique, et cela après avoir découvert une faille dans la protéine. Il s’agit d’un site présent sur la version pathologique et non la version saine. Les chercheurs ont couplé l’anticorps à une molécule porteuse non présente chez les humains, afin d’éviter toute réponse auto-immune. Les seuls effets secondaires constatés sont des réactions locales au site d’injection, probablement liées à l’adjuvant, l’hydroxyde d’aluminium, dont la mission est d’améliorer la production d’auto-anticorps. Aucun autre effet secondaire grave n’a été directement constaté.
Bref, dans l’ensemble, concluent les chercheurs, une sécurité et une capacité à susciter une réponse immunitaire remarquables, qui engagent à poursuivre les essais cliniques.
Source: The Lancet Neurology Dec, 2016 DOI: 10.1016/S1474-4422(16)30331-3 Safety and immunogenicity of a tau vaccine for Alzheimer’s disease "AADvac1": a randomized double-blind placebo-controlled phase I trial (Visuel NIH)
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