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Maire déchu de Rome, Ignazio Marino règle ses comptes avec Matteo Renzi

Publié le 30 mars 2016 par Tiboska

On a retrouvé Ignazio Marino. L’ancien maire de Rome qui a dû démissionner en octobre 2015 de son mandat après vingt-huit mois d’exercice, sous la pression du Parti démocrate (PD, centre gauche), n’était pas bien loin. Il était occupé à rédiger son livre, Un marziano a Roma (Un martien à Rome, Feltrinelli, non traduit), qu’il a présenté mercredi 30 mars en avant-première devant l’association de la presse étrangère.

La quatrième de couverture donne une idée de la manière dont il se voit: « J’ai toujours été un cabochard, est-il écrit. Or les cabochards peuvent gagner ou perdre, mais ils ne parviennent pas à simplement flotter. Ou bien ils coulent ou bien ils fendent les flots ». On pourrait en déduire que Marino aura été victime de lui-même et de son tempérament entier. Une reconnaissance de culpabilité surprenante de la part d’un homme peu porté à reconnaître ses propres erreurs.

Mais dès la troisième ligne de son pavé de 300 pages, le doute n’est plus permis. Si Marino n’est plus maire de Rome c’est qu’il a été « poignardé » par 26 conseillers de son équipe municipale qui lui ont retiré leur confiance. « Mais, ajoute-t-il aussitôt,  il n’y avait qu’un seul donneur d’ordre et il est au palais Chigi ». Voilà donc le coupable désigné: Matteo Renzi, premier ministre et patron du PD, qui après une longue bataille intestine est parvenu à mettre fin à son mandat de maire avant que les électeurs ne puissent décider de son sort.

Pendant plus d’une heure, Marino a ciblé le Président du conseil « non élu » (répété plusieurs fois) qui a préféré « s’asseoir à la table des lobbies » qui gouvernent la ville en sous-main plutôt que de le soutenir, lui qui avait décidé de les chasser. Renzi qui « n’aime pas Rome » et a refusé de l’aider financièrement alors que la dette cumulée de la capitale d’Italie atteint 20 milliards d’Euros. Renzi qui a dépensé « 600 000 euros » de frais de représentation lorsqu’il était président de la province de Florence (de 2004 à 2009) alors qu’à lui, Ignazio Marino, on lui cherche des poux pour 12 000 euros de note de frais injustifiés…

Un règlement de compte? « Pas du tout, affirme l’ancien maire. C’est un acte d’amour pour Rome et les Romains ». Une déclaration de candidature pour les prochaines élections municipales qui se dérouleront en juin? « Encore moins, balaye-t-il. Ce n’est ni le lieu ni le moment ». Mais il précise: « Je suis peut-être un martien, mais je ne suis pas prêt de retourner sur la planète Mars ». Une manière de dire que, candidat ou pas, il sera présent dans le débat électoral, ne serait-ce que pour nuire. Une première indication: il ne connait même pas le prénom du candidat du PD, Roberto Giacchetti, qu’il appelle « Riccardo ». En revanche il n’a pas oublié celui de Virginia Raggi, la candidate du Mouvement 5 Etoiles, que les sondages ont installé à la place de favorite.

Philippe Ridet


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