N’ont-ils déjà plus rien à dire? Ou veulent-ils au contraire parler de tout au risque de dire n’importe quoi? Sont-ils à ce point dénués d’idées, de projets pour la ville de Rome qu’ils aspirent à administrer après les élections municipales de juin? Deux candidats de droite au prochain scrutin ont choisi de commenter les larmes versées par Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la sécurité, le jour des attentats de Bruxelles.
Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia, post-fasciste) a tiré la première, mercredi 23 mars, sur son compte Facebook: « J’ai honte d’être représentée en Europe par Federica Mogherini. Elle est le symbole d’une Europe faible, molle et impotente face aux attaques qu’elle subit. J’espère qu’elle donnera sa démission et laissera sa charge à quelqu’un qui n’alimente pas, par sa fragilité, le désir de conquête » de nos ennemis.
Son adversaire, Guido Bertolaso, (Forza Italia), ancien secrétaire d’Etat à la Protection civile, ne pouvait laisser plus longtemps Giorgia Meloni avoir le dernier mot dans cette polémique. Distancé dans les sondages, il a donc décidé de lui coller à la roue : « C’est embarrassant. Mogherini, comme toute la Commission européenne, devrait apporter la preuve que nous n’avons pas peur et ne nous laissons pas intimider. On dira peut-être que je suis macho, mais les Européens veulent être rassurés par leurs leaders ».
Federica Mogherini est revenue sur ces quelques larmes : « Ce n’est pas mon habitude, a-t-elle écrit dans le quotidien La Repubblica, d’utiliser ou de montrer mes émotions. Mais, ce jour-là nous avons tous éprouvé une peine immense. Dans les communiqués nous écrivons que nos pensées vont aux victimes et à leurs proches. Quelquefois elles s’expriment de façon moins officielle. »
Philippe Ridet