GoPro coupe à nouveau dans ses effectifs. Mercredi 30 novembre, le fabricant de mini-caméras a annoncé un plan social, le deuxième depuis le début de l’année. Il concerne 200 emplois, soit environ 15% de sa main d’oeuvre. En janvier, un peu plus de 100 personnes avaient déjà été licenciées. Dans le même temps, la société de San Mateo (Californie) annonce la fermeture de sa branche média, renonçant ainsi à une stratégie qui n’a jamais porté ses fruits. Son président, Tony Bates, ancien patron de Skype, va par ailleurs quitter ses fonctions.
DÉBUTS CHAOTIQUES POUR KARMA
Ce nouveau plan social intervient à peine plus d’un mois après le lancement de Karma, le premier drone produit par l’entreprise. Le marché est en plein essor. GoPro espérait capitaliser sur son image de marque, son réseau de distribution et sa base d’utilisateurs pour s’imposer face à ses rivaux, notamment le chinois DJI. Mais les début ont été chaotiques. Début novembre, les 2.500 unités déjà vendues ont été rappelées, à cause d’un défaut technique pouvant entraîner une chute de l’appareil en plein vol.
GoPro, qui a remboursé ses clients, n’a toujours pas précisé quand la commercialisation reprendra. Il est ainsi très possible que Karma rate la période cruciale des achats de fin d’année, dont le coup d’envoi a été donné le week-end dernier aux Etats-Unis. Et les difficultés devraient se poursuivre au-delà. Les analystes de FBN Securities estiment désormais que le drone ne génèrera que 36 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2017, contre une prévision initiale de 150 millions.
NOUVELLE GAMME
Le drone Karma devait relancer les ventes. Le fabricant, pionnier sur le marché des mini-caméras, est en effet en perte de vitesse – son chiffre d’affaires a reculé lors des quatre derniers trimestres. Car la compétition s’est intensifiée sur le segment haut de gamme, avec des modèles signés Sony, LG, Xiaomi ou encore TomTom. Dans le même temps, des entreprises chinoises cassent les prix, proposant des caméras à partir de 40 dollars. Sans compter les smartphones, qui peuvent désormais filmer en haute résolution.
GoPro mise également sur une nouvelle gamme de caméras, baptisée Hero5. Elle doit faire oublier l’échec commercial des derniers modèles, notamment la Hero4 Session, dont le prix a été divisé par deux en cinq mois. Disponibles début octobre, les nouveaux modèles ajoutent la résistance à l’eau, le GPS ou encore le contrôle par la voix. Signe de la concurrence accrue, leur positionnement tarifaire est plus agressif: 299 et 399 dollars, soit 100 dollars de moins que les prix de lancement des Hero4.
AMBITIONS REVUES À LA BAISSE
L’entreprise se montre optimiste. Elle assure que ses ventes de caméras ont progressé de 35% lors du week-end de Thansgiving aux Etats-Unis. Cette hausse doit cependant être nuancée car le quatrième trimestre 2015 avait été particulièrement mauvais pour GoPro. « La demande pour les produits GoPro est solide », indique Nick Woodman, son fondateur et patron, qui promet un retour de la rentabilité (sur une base ajustée) et de la croissance du chiffre d’affaires dès l’année prochaine.
Face à ses difficultés, GoPro va abandonner sa transformation, promise dès 2014, d’une société exclusivement hardware vers une plate-forme de médias. L’idée était de tirer profit de son active communauté d’utilisateurs (4,4 millions d’abonnés sur YouTube et 10,1 millions de « like » sur Facebook). Le groupe a aussi développé sa propre chaîne, disponible sur certains boîtiers télés et sur les consoles Xbox. Mais il n’a jamais réussi à monétiser son audience de manière sigificative.
Photo: GoPro
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