Cette vidéo, accélérée six fois, montre l'apparition de la superbe pleine lune qui s'est élancée à l'assaut de la voûte céleste au soir du lundi 14 novembre.
Comme je le soulignais dansmon précédent billet, à l'œil nu, même la plus grosse pleine lune n'est qu'une petite bille à l'horizon. Mon téléphone manquait un peu de lumière pour faire la mise au point et donner une image de bonne qualité, mais les principaux éléments sont tout de même reconnaissables : la bille lunaire est bien plus petite que le bout de mon index bras tendu et il faut toute la puissance d'une lunette astronomique jouant le rôle d'un téléobjectif de 850 millimètres de focale pour montrer un cadre réduit dans lequel la dimension lunaire apparaît spectaculaire. Sur le gros plan ci-dessous, une Lune orange et déformée se hisse dans le ciel derrière les immeubles de La Grande-Motte, qui se dressent à plus de douze kilomètres de moi. Les pyramides de béton semblent ridicules sous l'immensité du globe lunaire déformé par la réfraction atmosphérique et la turbulence, mais, encore une fois, c'est uniquement à cause de l'emploi d'un puissant téléobjectif. À l'œil nu, notre satellite naturel est petit : il faudrait plus de 700 pleines lunes disposées comme les perles d'un collier pour faire le tour complet de l'horizon !
© Guillaume Cannat
Situation météorologique incertaine ce lundi 14 novembre 2016 ; après une longue hésitation, j'opte pour un déplacement vers Palavas-les-Flots, car les nuages semblent devoir s'arrêter à l'aplomb de cette station du littoral méditerranéen. Je m'installe sur le port en fin d'après-midi où je suis progressivement rejoint par plusieurs dizaines de photographes et de curieux qui ont suivi le même raisonnement que le mien. Le vent, bien plus fort qu'à l'intérieur des terres, blanchit les vagues et secoue mon matériel photographique. À l'heure dite, la Lune apparaît derrière les immeubles de La Grande-Motte, qui se découpent sur l'horizon à douze kilomètres de là. D'un rouge profond dans un premier temps, la face de Séléné, déformée par la réfraction atmosphérique, vire à l'orange de plus en plus clair en prenant son envol au-dessus de la Grande Pyramide. La turbulence est intense ; elle fait frétiller la bordure lunaire et les bâtiments lointains. Une demi-heure après son lever, la Lune est enfin redevenue ronde et son puissant éclat blanc envahit la voûte céleste, prêtant vie à d'étranges paysages nocturnes.
J'ai réalisé ce time-lapse du lever de la pleine lune du 14 novembre 2016 en installant ma lunette/téléobjectif de 850 millimètres de focale sur le port de Palavas-les-Flots, à plus de douze kilomètres des pyramides de La Grande-Motte. Le boîtier Sony Alpha 7s a enchaîné plus de 2 images par seconde durant 14 minutes et cette séquence offre une accélération de près de 6 fois de la vitesse du lever lunaire. Les conditions étaient plus délicates que le mois dernier (voir le time-lapse dans ce billet) car notre satellite se levait près d'une demi-heure après le coucher du Soleil, donc dans un ciel déjà foncé m'obligeant à augmenter fortement le temps de pose et la sensibilité (1/60e et 2 500 ISO). Des rafales ont secoué régulièrement mon matériel, ce qui engendre quelques à-coups dans la vidéo. Si votre connexion est bonne, cette vidéo est disponible en 4K UHD. Il n'y a aucun filtre ou aucune colorisation, vous pouvez donc apprécier l'évolution de la coloration du globe lunaire lors de son émergence et de son élévation telle qu'elle était perceptible à l'œil nu. La scène était absolument magnifique à observer avec des jumelles. Remarquez les déformations que la réfraction atmosphérique impose à la pleine lune, qui ressemble dans un premier temps à un vieux sac aplati, puis à une sorte de montgolfière, avant de s'arrondir sereinement. Notez, enfin, les mirages visibles au bas des pyramides, en bordure de mer.
Guillaume Cannat (pour être informé de la parution de chaque nouvel article, suivez-moi sur Twitter, sur Facebook ou sur Google+)
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