On se souvient des interventions frustrées de Jean-François Copé et quelques autres dignitaires de l' UMP sur les plateaux télé à la fin de la primaire socialiste. Ils disaient avoir hâte que la page soit tournée, pour pouvoir occuper à leur tour le terrain. Tous semblaient déjà sur les starting blocks, et prêts, disaient-ils, à déclencher le feu atomique sur le candidat socialiste aussitôt désigné.
J'ai mesuré sur les 30 derniers jours les apparitions des termes PS et UMP sur le réseau social Twitter (tweets francophones uniquement). On voit bien sur le diagramme ci-dessous qu'il y a eu un bref sursaut au lendemain de l'élection, grâce à la convention de l'UMP destinée à critiquer le programme socialiste, mais que l'UMP peine à sortir du trou noir dans lequel elle s'est enfoncée pendant la primaire.
Aux politologues d'analyser : la convention a-t-elle été préparée trop à la hâte ? était-elle trop caricaturale ? intervenait-elle trop tôt ? les troupes (cadres et militants de l'UMP) y croient-elles vraiment ? En tout cas, on observe que la convention a été mal relayée sur les réseaux sociaux. La mayonnaise n'a pas pris, et, pardonnez le mauvais jeu de mot, mais le champignon atomique promis apparaît tout au plus comme un petit champignon de Paris. Le petit rebond que l'on voit sur les deux ou trois derniers jours est dû principalement à la polémique Dati/Fillon autour de la candidature de ce dernier dans la capitale...
A quelques heures de l'intervention du chef de l'Etat sur les chaînes de télévision, il n'est sans doute pas inintéressant non plus d'analyser sa " cote de buzz " personnelle. Le diagramme ci-dessous compare les citations de Hollande et Sarkozy sur Twitter.
Malgré une actualité plutôt propice (la naissance du premier bébé d'un président sous la Ve République, et sommet international d'une importance historique), on voit que le chef de l'Etat ne fait plus guère le buzz sur le réseau social. Le pic le plus important correspond à la naissance de sa fille, et encore, les mentions ne le concernent guère, mais correspondent plutôt à Carla et au bébé.
Le contraste est saisissant avec la situation de 2006-2007 où Nicolas Sarkozy était en tête sur tous les médias sans discontinuer, y compris (et paradoxalement surtout) les plus à gauche (j'avais montré ce phénomène sur mon blog). Tout se passe ces temps-ci comme si même l'antisarkozysme était dépassé, les internautes ne prenant même plus la peine d'attaquer celui qu'ils voyaient comme le mal social absolu...
Nous verrons si l'intervention de ce soir change la tendance.
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