Le juge Alain Bourla a déclaré irrecevable, vendredi 15 avril, les poursuites pour « atteinte à la vie privée et à la présomption d’innocence » intentées par Riadh B. à l’encontre de l’écrivain Édouard Louis, à la suite de la publication de son livre Histoire de la violence. Riadh B. estimait que le personnage de « Reda », décrit dans le roman comme ayant violé et tenté d’étrangler l’écrivain une nuit de décembre 2012, portait atteinte à sa présomption d’innocence et à l’intimité de sa vie privée.
Le jeune homme, un Marocain sans papiers, interpellé en janvier dans une autre affaire, a depuis été mis en examen pour « viol » et « tentative d’homicide », son ADN correspondant à celui prélevé chez Edouard Louis, qui avait porté plainte.
L’audience du 18 mars avait donné lieu à une féroce leçon de droit infligée par le juge Bourla aux avocats du plaignant, qui n’avaient pas été en mesure de donner la véritable identité de leur client. Dans son ordonnance, le juge considère que « faute d’identification établie de manière probante », le demandeur doit être déclaré irrecevable.
Mais le terrible juge Bourla sait aussi se montrer indulgent: eu égard à la « situation économique » de Riadh B., aujourd’hui détenu, il déboute l’écrivain de sa demande de prise en charge de ses frais de défense.