A une cinquantaine de kilomètres au nord est de Harran, près de la localité de Yagmurlu Koÿ, se trouve Sogmatar (ou Sumatar Harabesi, Sumatar), un ancien lieu de culte dédié à Marilaha, le dieu suprême, dieu de la Lune, qui correspond au dieu mésopotamien Sîn, le dieu combattu par Abraham (voir le post » Sur les pas d’Abraham à Harran « ).
Ruines de Sogmatar. © Sylvie Lasserre
Le lieu consiste en sept caves en forme de grottes creusées au sommet de sept collines, une pour chaque planète. Des cultes qui y furent rendus, il ne reste rien. Aujourd’hui, Sogmatar est un lieu désert, loin de tout, où l’on ne voit que des collines pierreuses battues par les vents. Au pied des collines, deux ou trois habitations de bergers, qui ont utilisé les pierres des temples pour bâtir leur murs :
Murs bâtis avec des pierres des temples, Sogmatar. © Sylvie Lasserre
Murs faits de pierres taillées arrachées aux temples, Sogmatar. © Sylvie Lasserre
Point de bureau de renseignement, point de guide, juste un panneau sur lequel on peut lire que Sogmatar était un centre de culte pour les habitants de Harran qui vénéraient les dieux de la lune et des planètes durant le règne du roi Abgar et que, selon la légende, s’y trouvait aussi le puits de Moïse.
Nous sommes loin de tout, avec une vague impression de bout du monde.
Sogmatar. © Sylvie Lasserre
Sogmatar. © Sylvie Lasserre
Ce sont les enfants des bergers qui nous ont servi de guide. Habitués à voir des étrangers venir voir ces grottes, ils ont immédiatement compris pourquoi nous étions là, et, sans hésiter, nous ont montré ce qu’il y avait à voir.
A Sogmatar les enfants du cru s’improvisent guides. © Sylvie Lasserre
A Sogmatar, les enfants des bergers s’improvisent guides. © Sylvie Lasserre
Ils nous mènent d’emblée à la grotte dite Pognon, du nom de l’Assyriologue français Henri Pognon qui l’a découverte.
A l’intérieur de la grotte Pognon. © Sylvie Lasserre
Les dieux vénérés dans ces grottes creusées par l’homme à Sogmatar. © Sylvie Lasserre
Divinités à l’intérieur de la grotte Pognon, Sogmatar. © Sylvie Lasserre
Pour en savoir plus : The legacy of Mesopotamia, édité par Stephanie Dalley, Oxford University Press, 1998.
Et pour ceux qui lisent l’allemand : Sumatar