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Coup de balai antiterroriste : une enquête qui nous ramène à 2001

Publié le 28 mars 2016 par Alainhdv

Les autorités françaises, certains de nos parlementaires et pas mal de journalistes ballottent : dans la lutte antiterroriste, les échecs sont-ils le fait des Belges ou des instances européennes ? Notre journal favori (qui supporte ce blog mais dont je ne suis pas actionnaire), en date du 26 mars 2016, titre : " Révélations en cascade sur les failles des enquêteurs belges ".

Et pourtant, ces dernières 48 heures, les arrestations se multiplient : France, Belgique, Pays-Bas, Italie... On a l'impression que les services d'enquête de différents pays européens obéissent à un mot d'ordre commun pour mettre à mal un réseau terroriste d'une ampleur insoupçonnée. Le plus grand peut-être que l'on ait connu. Lorsque l'on découvre que l'un des individus arrêté, l'Algérien Abderrahmane Ameuroud, était impliqué dans l'attentat suicide qui a entraîné la mort du commandant Massoud, à la veille des attentats du 11 septembre 2001, on réalise que ledit réseau ne date pas d'hier.

Après avoir combattu l'occupation de l'Afghanistan par les Soviétiques, Ahmed Chah Massoud luttait contre les talibans, autrement dit les inféodés au mouvement fondamentaliste musulman. Dans son combat, le commandant Massoud avait le soutien " off " des services secrets américains et français et l'appui financier de l'Arabie saoudite.

En fait, aujourd'hui, il n'est pas impossible que sous nos yeux se déroule une partie de poker menteur avec la presse - le seul moyen de communiquer avec les terroristes dans la nature. Ainsi, on nous livre " les fausses confessions de Salah Abdeslam aux enquêteurs " et on s'étonne de la bêtise des flics qui n'ont pas " poussé " l'interrogatoire au-delà de deux heures.

Devant ces extraits de procès-verbaux repris par l'ensemble de la presse, on ne peut que s'interroger ! D'où vient la fuite et pourquoi cette fuite... La presse a-t-elle été manipulée ?

On se fait un peu berlurer, mais on s'en fiche, ce qui compte, c'est le résultat. Et il est au rendez-vous : un réseau terroriste européen est en train de se faire ratiboiser.

Ce qui expliquerait les quiproquos concernant Salah Abdeslam. Un jour, il est prêt à collaborer, le lendemain, il décide de se taire. Un jour, il refuse d'être transféré en France, et le lendemain, il l'accepte. On pourrait en déduire qu'il a passé un accord avec la justice. Est-il devenu " un collaborateur de justice " ? Dans notre droit, s'il est à l'origine du démantèlement de cette cellule terroriste, il peut espérer une réduction de peine importante.

Du coup, dans ce micmac, même les spécialistes télévisuels ont du mal à s'y retrouver. Alors, nous, vous pensez... ! Néanmoins, il apparaît que les racines sont profondes et remontent non seulement à Massoud mais également aux attentats sur le sol américain en 2001.

Abderrahmane Ameuroud, arrêté le 25 mars 2016 à Schaerbeek, faisait partie du réseau franco-belgo-canadien dont est issu Ahmed Ressam, arrêté fin 1999 à la frontière des États-Unis avec, dans le coffre de sa voiture, près de 60 kilos de matières explosives et quatre systèmes de mise à feu. Celui que la presse américaine a baptisé " The millenium bomber " s'apprêtait alors à commettre un attentat à l'aéroport de Los Angeles pour marquer symboliquement le passage à l'an 2000. D'après ses déclarations, il avait l'intention d'abandonner son caddie contenant ses valises bourrées d'explosif au milieu de l'aérogare. Cela nous rappelle quelque chose... Son arrestation est due au flair de Diana Dean, une agente des douanes de Port-Angeles. On peut lire cette histoire complète dans mon dernier livre*. J'y explique pourquoi cet attentat manqué est sans doute la première action de grande envergure envisagée par Ben Laden pour faire plier le géant américain.

Seize ans plus tard, la vaste opération qui se déroule sous nos yeux va-t-elle démanteler définitivement ce réseau terroriste ?

Coup de balai antiterroriste : une enquête qui nous ramène à 2001
* Dans les coulisses de la lutte antiterroriste : de la rue des Rosiers à l'état d'urgence
(First document).

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