Nicolas Sarkozy est dans une telle offensive de charme envers les électeurs du Front national, qu’il en est conduit à faire des affirmations qui seraient apparues incongrues avant le premier tour. « L’accord avec le Front national, il n’y en aura pas. De ministre du Front national, il n’y en aura pas », a-t-il affirmé, interrogé sur France Info mercredi 25 avril.
« A partir du moment ou la République autorise Marine Le Pen à être candidate, c’est que c’est un parti démocratique, sinon à ne l’autoriserait pas à être candidate. Il faut être cohérent », a expliqué M. Sarkozy a propos du Front national. « S’il y avait quelque que chose d’anti-républicain à présenter la candidature de Marine Le Pen, il faut l’interdire, il faut aller jusqu’au bout », a poursuivi M. Sarkozy, ajoutant : « Il n’y a pas un mauvais vote et un bon vote. » « Je refuse de diaboliser les personnes qui ont voté Marine Le Pen. Je dois les écouter, les entendre », a-t-il assuré, avant d’ajouter : « Je ne partage pas la France en secte, en clan. »
Toutefois, dans une contradiction, M. Sarkozy dit: « ces gens là, si on veut les remettre dans le champ des formations politiques républicaines, il faut s’adresser à eux ».
« Le 1er mai, a-t-il été privatisé par M. Hollande et M. Thibault ? »
A propos du choix éventuel à faire entre un candidat PS et FN, M. Sarkozy a dit: « Mes amis seraient mieux inspirés de réfléchir à la réponse qu’ils vont poser: aux législatives nous aurons des candidats partout ; donc la question ne sera pas de choisir entre le Front national et le Parti socialiste ; deuxièmement, même si nos candidats n’arrivent pas en tête, pour se maintenir, il faut 12,5% des inscrits ; donc, dans toutes le circonscriptions, nous aurons nos candidats, donc on votera pour nos candidats », a assuré M. Sarkozy pour faire taire le débat sur le choix entre un candidat socialiste et frontiste, ouvert au sein de l’UMP. Même s’il a fait mine d’aborder le sujet, il a passé sous silences les cas où le candidat UMP ne pourrait pas se maintenir au second tour des législatives faute d’avoir atteint 12,5% des inscrits.
Nicolas Sarkozy a également défendu sa fête du « vrai travail » conviée au Trocadéro mardi 1er mai. « Le 1er mai, a-t-il été privatisé par M. Hollande et M. Thibault ? Le 1er mai, c’était M. Le Pen à la statue de Jeanne d’Arc et M. Thibault avec les drapeaux rouges », a déclaré le président-candidat, qui a fait une différence entre les salariés protégés et ceux qui sont sous statut. « Celui qui travaille et paie ses cotisations doit toujours gagner plus que celui qui vit de l’assistanat », a aussi précisé M. Sarkozy.