Récemment, Stephen Poloz gouverneur de la Banque du Canada était de passage à Québec. Il a averti que les faibles taux d’intérêt resteront dans notre paysage économique pour longtemps. Il a ainsi ravi les investisseurs et tous ceux qui doivent renouveler leurs emprunts, mais a fortement déçu les retraités. Les rentes, les obligations et les certificats garantis et les autres placements prudents se synchronisent avec les taux directeurs de la Banque du Canada.
Si on magasine les certificats et dépôts à terme, on s’aperçoit vite que les taux offerts sont inférieurs à l’inflation. Avec l’impôt, l’équation engendre dans nos poches l’équivalent des taux négatifs. On s’appauvrit chaque fois qu’on place de l’argent à la banque. C’est peut-être ça le problème ! Si vous souhaitez obtenir des résultats différents, alors il faut faire différemment. Nous n’avons plus le choix, il faut ouvrir nos horizons.
Présumer n’est pas planifier
Christine Benz de Morningstar soutient que plusieurs retraités angoissent à l’idée de manquer d’argent, mais sans évaluer avec précision la durée de survie de leurs économies. Elle voit des gens de 75 ans qui ne décaissent que 2% de leurs épargnes annuellement. À ce rythme, ils n’auront même pas épuisé la moitié de leur cagnotte à leur décès.
Comprenez-moi, la prudence excessive ne peut être pointée du doigt en parlant des aînés démunis et malades. Non, cette chronique s’adresse aux préretraités et retraités qui possèdent des économies, mais qui se font des scénarios de catastrophe sans même avoir dressé un plan de décaissement réaliste.
Régulièrement je rencontre des épargnants dans la cinquantaine qui ne souhaitent pas qu’on tienne compte des revenus de la RRQ et de la pension fédérale dans leur projection de retraite. Ils veulent faire comme si cela n’existait pas alors que les données actuarielles montrent bien que nos régimes publics sont suffisamment capitalisés. Il vous faut inclure les rentes gouvernementales. Après tout, on les a tous payés collectivement. On ne les a pas volés !
D’autres frileux refusent obstinément d’inclure ne serait-ce que 10% en actions dans leur répartition d’actifs. Pourtant, on peut être très prudent dans une sélection minutieuse de titres de qualité. En ajoutant des actions, vous augmenterez le rendement et diminuerez le risque de voir vos économies s’épuiser trop vite. Évidemment, cela réduira le taux de probabilité de réussite des projections de retraite sous les 100%.
Avec de la diversification, il est vrai qu’on ajoute un peu de volatilité, mais c’est un effet secondaire acceptable pour contrer les dommages engendrés par la faiblesse des taux d’intérêt.
Conseils
- Revoyez votre plan financier
- Ne craignez pas un taux de probabilité de réussite inférieur à 100%
- Assurez-vous de diversifier vos placements dans TOUTES les grandes classes d’actifs
- Considérez les revenus gouvernementaux
- Ne négligez pas l’apport des actions
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