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Macron, Mélenchon et la primaire

Publié le 12 décembre 2016 par Despasperdus

Il est jeune, il est beau, il est intelligent, il est riche, il est sportif, il est cultivé, il est l'amant idéal et le gendre parfait, il est ultra-diplômé, il est issu d'un milieu bourgeois, il aime les personnes âgées, il a un sourire ultra-bright, il a fait l'ENA, il sent l'oseille... Soit autant de qualités qui ont séduit François Hollande et la socialosphère.

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Avec Macron, Hollande pensait avoir trouvé celui qui donnerait une belle image à son action et redorerait son blason.

Un petit jeune bien propret sur lui pour incarner une politique diamétralement opposée à toutes les valeurs de la gauche, comme si une image ferait oublier l'essentiel et l'essence d'une des politiques les plus néolibérales du pays.

Sans boussole historique et idéologique, simplement mû par opportunisme électoriste, le PS ne s'est pas opposé à la nomination de Macron, ni à sa politique. Au contraire, il a soutenu mordicus une des réformes les plus emblématiques du quinquennat de Hollande, la loi Macron et son catalogue de mesures de régression sociale, avant de se faire avoir comme un bleu. Même les fameux frondeurs n'ont pas voulu bloqué la procédure du 49-3!

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Quel spectacle que d'entendre le premier secrétaire du PS supplier Macron de participer à la primaire de la belle alliance populaire. Sauf que l'intéressé fait la sourde oreille, non pas en raison de divergences idéologiques avec l'appareil du PS, mais parce qu'il a l'intime conviction que l'étiquette du poing et la rose est un boulet qui le ferait plonger.

Macron est donc la créature de Hollande et de l'appareil du PS, et comme dans la fable, la créature a échappé à ses créateurs...

Le spectacle de cette primaire avant même la clôture des candidatures à la candidature est encore plus pitoyable quand Cambadelis demande à Mélenchon d'y participer, quand bien même ce dernier s'est opposé à la politique de Hollande avec constance.

Cambadelis ne veut pas rassembler. Dans ses petits calculs, le premier secrétaire du PS pense que la participation de Macron et de Mélenchon à la primaire permettrait de les éliminer de l'élection présidentielle.

D'un côté, il n'a pas tort, tant l'électorat qui se déplace à une primaire est si restreint qu'il peut élire un candidat encarté au PS. D'un autre côté, même si Macron et Mélenchon étaient éliminés à l'issue de la primaire, il n'est pas certain que le candidat PS aurait plus de chances de figurer au second tour : une élection n'est pas une addition ou une soustraction chimiquement pure d'intentions de votes.

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De plus, le label PS n'est plus une garantie pour être présent au second tour d'une élection, tant une bonne partie de l'électorat traditionnel de la gauche est définitivement dégoûté par ces "socialistes" qui en sont même venus à défendre des idées de l'extrême droite...

Par ailleurs, sur le fond, Mélenchon ne défend pas les mêmes idées et ne partage pas la même vision de la société, de l'action publique, de l'Europe et de la politique diplomatique que l'appareil du PS. Les divergences sont trop importantes.

La participation de Mélenchon à la primaire du PS n'aurait aucun sens. La France Insoumise ne chasse pas sur les terres du PS, ni ne le concurrence, contrairement à l'ancien ministre de l'économie de Hollande qui espère séduire l'électorat droitier du PS, les centristes et les modérés de LR.

En définitive, le PS commence à récolter ce qu'il a semé. Un Macron qu'il a créé de toutes pièces et qui aspire une bonne partie de l'électorat PS aisé socialement, et un Mélenchon qui l'a quitté pour rester fidèle à ses idéaux et pour défendre une politique écologique de transformation sociale.

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