Nous n’allions pas dans cette direction, mais vers le village. Bien peu de commerces, le bar (fermé ce jour de semaine) du camping, un salon de coiffure, plus loin une boucherie qui vend aussi du pain.
Devant cette boucherie, il faut tourner à gauche pour se diriger vers Nolette, un hameau qui fait partie de la commune.
Dans une cour de ferme, vers Nolette
La route qu’on longe est très fréquentée. A peine voit-on les arbres au fond des champs tant le brouillard s’impose.
A un peu plus d’un kilomètre de Noyelles, voici Nolette, on dirait le diminutif d’un prénom de fillette. Prendre, à droite, la “chaussée du cimetière chinois”, et quelques mètres plus loin, perdu dans les champs de colza fourrager, apparaît le cimetière. Un portique en marque l’entrée, au fronton duquel on grava ces caractères
Dans leur style ornemental, on peut retrouver 古兵 gu bing, “ancien soldat”.
Soldats, vraiment, les 842 hommes inhumés ici, recrutés par l’armée britannique durant la Grande Boucherie de 14-18 après un accord avec le gouvernement chinois ? Plus exactement des coolies, des manœuvres, ce que dit le faux ami “labourer” inscrit sur les registres placés dans une sorte de petit coffre encastré dans le mur de clôture, à l’entrée.
Les Chinois d’ici venaient en grande majorité du Shandong
et du Zhili (prononcer Djeli). Mais aussi du Jiangsu, du Gansu, du Fujian.
Leurs contrats de trois à cinq ans prévoyaient qu’ils seraient affectés aux “travaux agricoles et industriels”. On peut compter sur les débordements de contrats, ils eurent lieu : il leur fallut aussi aller vaquer à de bons petits boulots, pépères : le déminage, le ramassage des morts et des blessés, déterrer les morts pour qu’ils puissent être identifiés…
Ce sont les Britanniques qui tiennent en état ce lieu, stèles, quelques fleurs…
Au manœuvre inconnu