C’est la rentrée en Chine également et près de 30 000 écoliers de Pékin risquent de se retrouver devant des grilles fermés le jour de reprendre cahiers et crayons.
La plupart sont des enfants de migrants, arrivés à Pékin il y a quelques années. Citoyens de deuxième zone, leurs rejetons ne peuvent être admis dans les écoles municipales. Pour pallier à ce problème des centaines d’écoles d’initiatives privées ont été crées en dehors de tout contrôle d’un gouvernement municipal soulagé de ne pas avoir à supporter la charge financière que représente l’éducation de ces milliers d’enfants.
Mais tout cela a changé cet été lorsque la ville a fait savoir à ces écoles qu’elles ne pourraient rouvrir à la rentrée. La motivation derrière ce soudain revirement ? Ces écoles ne sont pas aux normes de sécurité, la qualité de l’enseignement y est médiocre. Peut-être. Mais aucune alternative viable n’est proposée, et beaucoup soupçonnent d’autres raisons moins honorables. Nombre de ces écoles sont situés à la périphérie de Pékin, là où la campagne rejoint la ville. Des zones en plein développement immobilier, où le terrain occupé par les écoles à pris grande valeur. D’autre part le transfert des enfants vers des écoles semi-privées pourrait s’avérer très profitable pour de nombreux officiels du département de l’éducation. Enfin, la croissance démographique de Pékin (la ville est passée de 10 à 20 millions d’habitants en 20 ans) exerce une pression de moins en moins tenable sur ses infrastructures. Rendre la vie difficile aux migrants peut aussi être une tentative de réguler cette pression démographique. La fermeture annoncée de ces écoles s’est déjà traduit par le retour en province de nombreux enfants et la séparation d’avec leurs parents.
Ces écoles pour migrants n’auraient jamais du exister. Leur fermeture brutale, ne règle pas pas le problème, il en crée un nouveau et beaucoup de drames pour ces milliers de migrants.
Lire l’enquête de Brice Pedroletti sur ce sujet dans Le Monde daté du mardi 6 aout.
L’heure de la sieste à l’école pour enfants de migrants de Dongba. L’eau y a été coupée pour pousser à la fermeture. 1200 élèves y sont attendus. La récré à l’école de Dongba. Pour combien de temps ? Une mère et son enfant dans l’école pour migrants de jianxinzhuang. Une rue du village de migrants de Jianxinzhuang.