L’histoire débute par un doux matin d’automne. D’humeur joviale, quoiqu’un peu stressée par mes partiels imminents (vie étudiante oblige), je tombe sur un post Facebook renvoyant sur un article d’une blogueuse dont je tairais le nom (bein oui, ça ne me ressemble pas d’afficher les gens sur la place publique, et si votre curiosité a été piquée, je vous propose d’utiliser un moteur de recherches, je vous recommande Lilo, c’est plus écolo
Ce que l’on reproche ?
Alors là, j’avoue ne pas saisir exactement le motif, la raison, la raison d’être de l’article. On cherche ici à faire culpabiliser les utilisateurs de ces services, mais pourquoi ? Je perçois ça comme une attaque un peu injustifiée, une provocation. Peut-être que je mélange tout mais quand on créé un blog, un compte Instagram public, ou une page Facebook, c’est justement dans le but d’échanger, non ? Et qui dit « échange » dit forcément « contact avec autrui ». On ne fait pas ça dans le but de rester dans notre grotte, n’est-ce pas ?
Vous savez, j’ai utilisé Pleed. C’est une application qui passe justement par le biais des likes automatiques. Un petit robot créé par un groupe d’étudiants bordelais fiers de leur bébé. L’idée de base, est de venir frapper à la porte des autres pour leur dire « Coucou, j’existe ! ». Si votre feed plaît, la personne se permettra de liker en retour quelques unes de vos photos. Sinon, et bien, rien. Mais en aucun cas vous obligez l’autre à vous suivre. Tout repose sur le libre arbitre de l’autre et son adhérence ou non à votre profil. D’ailleurs, j’assume totalement d’avoir utilisé cette application et si c’était à refaire, et bien, je le referais.
Liker pour se montrer
Vous n’êtes pas sans savoir que désormais, la blogosphère est totalement saturée. Les blogueuses les plus populaires étant aussi, les plus anciennes. Il existe tout un tas de petits blogs qui mériteraient d’être connus davantage mais voilà, il ne faut pas leurrer, il n’y a plus assez de place pour tout le monde. Et si, on se fiche de voir de la publicité un peu partout, à la tv, sur internet, à la radio, dans la rue, le métro et dans votre boîte aux lettres, ça passe mal quand un blogueur fait sa pub… La différence, voyez-vous, c’est que ces pubs concernent des entreprises. Au jour d’aujourd’hui, le statut du blogueur n’est pas encore bien défini, et forcément, le blogueur qui va chercher à se faire connaître va se faire passer pour une personne en mal de notoriété et à l’égo démesuré. La communication, la stratégie et le marketing ne sont pas l’apanage des sociétés ! Pour se démarquer, il FAUT communiquer. Bon, étant moi-même communicante, forcément, je m’emballe un peu.
Il fut un temps où les blogueurs n’avaient pas besoin de tout ça pour être connus. Ne me faites pas croire qu’ils sont plus talentueux que tous les petits nouveaux. Ce n’est pas une question de talent, mais bel et bien d’époque. Aujourd’hui, il faut obligatoirement démarcher les gens. Et si je n’aime pas le terme »Démarcher », c’est pourtant le plus adapté. Je crois, mais je me trompe peut-être, qu’à un moment donné, tout le monde démarche tout le monde. Donc que l’on passe par des likes automatiques ou que l’on fasse ça manuellement, cela revient exactement au même, sauf que la deuxième sera nettement plus chronophage. Il est fini le temps où les blogs se suffisaient à eux-mêmes, désormais les petites blogueuses ont du mal à sortir la tête de l’eau et les plus grandes se noient peu à peu.
La course au buzz et aux likes
J’ai du relire l’article deux fois avant de saisir l’idée véhiculée par cette blogueuse. On parle alors de « course aux likes » si j’ai bien compris. Personnellement, je me fiche d’avoir 100 ou 10.000 followers, ce qui compte pour moi, c’est l’interaction et Pleed m’a permis à la fois de découvrir de nombreux autres univers que j’adore, mais aussi d’augmenter mes interactions et mon taux d’engagement de façon très qualitative.
Cette fameuse blogueuse parle aussi de « photos louches ». Bon, ce passage est d’une maladresse extrême. Parce qu’à priori, liker la photo d’une femme voilée, un selfie flou, ou d’une bande d’ados indiens, c’est louche. Il convient là de délimiter le périmètre de ce qui est louche ou non. Si l’un de mes amis va liker une photo pornographique ou incitant à la haine ou à la violence, là oui, c’est louche. Mais pour moi, la femme voilée n’est, en aucun cas, louche… Et oui, il m’arrive de liker de façon totalement intentionnelle des photos de personnes n’ayant pas la même nationalité que moi, ni la même couleur de peau. Et je suis sûre que ça vous arrive parfois, non ? (pitié, dites-moi que oui, parce que sinon, je vais avoir l’impression de sortir d’une autre planète).
Cette même blogueuse parle essentiellement des likes automatiques. Mais qu’en est-il des jeux concours, des partenariats, collaborations ? La finalité est exactement la même ! Augmenter son lectorat. Et mendier un petit follow auprès de ses lecteurs en leur disant « suivez-moi s’il vous plait, parce que, je suis blanche comme neige et je ne souscris pas à ces services misérables », on en parle ? Personnellement, je préfère automatiser les likes auprès de profils que j’aurais, au préalable choisis (ben non, je ne vais pas liker tout et n’importe quoi, faut pas abuser), plutôt que de supplier mes lecteurs.
Pour clore ce paragraphe (et oui, seulement ce paragraphe car j’ai encore des choses à vous dire), j’ai envie de parler des articles « buzz », comme l’article de cette jeune blogueuse. Les gens sont souvent à l’affût des articles polémiques, que l’on appelle « buzz ». Bein oui, ça aussi c’est une façon d’attirer du trafic et de gagner des likes. On casse du sucre sur le dos des autres, on se fait passer pour une personne totalement irréprochable et comme ça, mine de rien, on va faire la Une d’Hellocoton (j’dis ça, j’dis rien…). Je ne dis pas que c’est le cas de cette blogueuse. Mais ne nous voilons pas la face, beaucoup d’articles buzz sont là uniquement pour créer du trafic. Certaines personnes vont être propulsées sur le devant de la scène seulement avec une minute de buzz. C’est impressionnant de voir à quel point la technique du buzz est efficace…
Comment faire pour se démarquer ?
Au jour d’aujourd’hui, et bien vous n’avez pas le choix. Vous devez aller vers les autres, liker chez les autres, commenter, partager vos articles. Il est illusoire de penser que votre blog (ou compte Instagram) se suffira à lui-même, ça ne marche plus comme ça. Utiliser les « likes » automatiques n’est pas pire qu’utiliser les likes manuels. Arrêtons de voir le mal partout !
Concernant l’achat de likes, le follow/unfollow, sachez que c’est de l’argent jeté par les fenêtres. Je n’ai jamais dépensé le moindre centime dans ce type de pratique parce que j’ai mieux à faire que de payer pour une communauté fictive. Cela ne vous apportera rien, pas même de la fierté. Néanmoins, si vous trouvez votre compte là-dedans, grand bien vous fasse!
A mon sens, je suis une petite blogueuse mais ce n’est pas une raison pour vouloir une communauté qui ressemble à tout et n’importe quoi. C’est la raison pour laquelle, je me permets de régulièrement faire le tri parmi mes abonnés. Mes critères de suppressions ? Un profil sans publications et avec 1234568 abonnement, ou des comptes douteux incitant à la violence, à la drogue ou à la pornographie.
Enfin, je terminerai ce trèèèèèès long article en vous demandant de vivre votre vie le plus intensément possible. Pourquoi perdre son temps à regarder si tel ou tel profil a recours aux likes automatiques ou si ses abonnés sont faux ? Ce temps serait bien plus profitable si vous le passiez avec vos parents, vos enfants, vos frères et soeurs, vos amis ou votre conjoint ! Personnellement, je me fiche de savoir qu’untel a acheté 100 likes, je ne vais pas le traîner au bûcher pour ça. Il y a des faits de société bien plus graves dans la vie que l’automatisation des likes ou l’achat de followers. Avant de vous offusquer ou vous mettre en colère (être stressé, c’est mauvais pour la santé), demandez-vous quel est l’impact du problème sur votre vie ? Est-ce que le fait que votre blogueur favori ait automatisé ses likes va changer quelque chose à la qualité de ses contenus ? Et bien, non.
Bon, je sais que ce n’est surtout pas avec cet article que je vais plaire à Hellocoton et au plus grand nombre mais tant pis ! J’avais envie de partager avec vous ma vision des choses. Sur ce, je vous laisse car j’ai d’autres partiels à fouetter