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Ultimex, T3 : Le Roi de la Soirée

Par Belzaran

Ultimex, T3 : Le Roi de la Soirée


Titre : Ultimex, T3 : Le Roi de la Soirée
Scénariste : Gad
Dessinateur : Gad
Parution : Février 2012


Révélé par son blog, le personnage d’Ultimex (qui a un œil à la place de la tête) continue de sévir en version papier avec la sortie du troisième tome de sa série aux éditions Vraoum! : « Le roi de la soirée ». Comme d’habitude, l’ensemble est scénarisé et dessiné par Gad. 

La moralité est toujours perdante.

L’un des problèmes posés dès le premier tome d’Ultimex est l’abondance de trash. En effet, viols et meurtres s’y succèdent à tout va et la moralité est toujours la grande perdante. Or, dès le début, Gad développait la provocation à un niveau très élevé. Comment alors se renouveler sans tomber dans une surenchère pas forcément profitable ? Après un deuxième tome qui avait confirmé que l’auteur en était capable, « Le roi de la soirée » continue sur la lancée de ses glorieux aînés.

Immoralité et machisme sont vraiment les pierres angulaires de cet ouvrage. Le couple Ultimex/Steve (le faire-valoir prodige !) fonctionne à plein régime. En effet, malgré l’absurdité complète des histoires et la provocation sans limite, ce sont les dialogues qui font le sel de cette série. D’un côté, on a des évènements trash, violents, choquants et immoraux. De l’autre, des dialogues chiadés, bien tournés et presque élégants. On retrouve clairement l’univers d’ « American Psycho » de Bret Easton Ellis, avec des mecs machos, riches et psychopathes en costard. Mais « Ultimex » possède ses propres codes et une autodérision qui lui sont propres. 

Le tout s’articule autour d’histoires de trois ou quatre pages. C’est affreusement drôle, nous faisant lâcher des rires incontrôlés régulièrement. Le tout se terminer systématiquement sur une chute, très réussie en général. Je suis moins fan des histoires en un page, nouveauté de cet ouvrage, qui sont souvent un peu moins réussies. Clairement, Gad a besoin de plus d’une page pour pleinement s’épanouir. On retrouve également les fausses couvertures de comics dessinées par des auteurs invités (Pochep, NR, B-Gnet, Elosterv…) qui renforcent l’aspect très américain de l’univers d’Ultimex.

Au niveau du dessin, ce n’est clairement pas le point fort de la série. Le tout est présenté dans un style noir et blanc pur, avec un dessin proche de la ligne claire. Si bien que le manque de couleur rend les planches un peu plates. Il manque clairement un petit quelque chose pour mettre un peu de volume là-dedans (niveaux de gris, couleur, hachures…). Cependant, le dessin n’est pas un frein à la lecture, loin s’en faut ! Il s’améliore même avec le temps, les décors étant plus riches que dans les ouvrages précédents. De plus, Gad maîtrise très bien la mise en scène et les cadrages. S’il sait mettre en retrait le dessin pour les scènes dialoguées, il est tout à fait capable de renforcer certains moments par un cadrage intelligent.

Encore une fois, « Ultimex » m’a séduit. Cette série ne faiblit pas et confirme à chaque tome le talent de son auteur. Drôle, impertinente, mais aussi subtile, cet ouvrage ravira ceux que l’humour consensuel fatigue. Du beau boulot. 

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