Si la "chanson de papa" conserve son public, la jeunesse locale a depuis longtemps opté pour la musique de sa génération, la jeel music, sorte de techno-pop arabe apparue dans la seconde moitié des années 1990. Produit de masse souvent considéré comme vulgaire, tant sur le plan de la qualité musicale que des paroles et des modèles qu’elle véhicule, la jeel music se rachète une conduite depuis quelques années en faisant des incursions du côté d’une chanson islamique à la fois modernisée et mondialisée (voir ce billet).
Depuis quelques années, une autre voie est peu à peu ouverte par quelques musiciens locaux, parfois associés à des aventuriers de la musique provenant d’autres horizons et séduits par la scène égyptienne.
Une visite sur le site (en anglais) de cet artiste en perpétuelle recherche (extraits musicaux disponibles) permet de comprendre l’ambition d’un projet qui, né de la lassitude de voir les traditions arabes pillées par les boîtes à rythmes, entend bien exploiter les ressources de la musique électronique pour redonner aujourd’hui à ces traditions musicales toute leur place.
Homme de toutes les musiques, Fathy Salama apporte sa couleur personnelle à cette chose difficile à décrire que l’on appelle "jazz oriental". Dans cette ligne, la scène égyptienne propose une autre tentative qui mérite d’être écoutée, celle de Bakash (présentation et écoute en suivant ce lien), un trio assez original qui regroupe un franco-syrien, Naïssam Jalal à la flute, et deux Américains, Colter Frazier et Miles Jay, au saxo et à la basse.
La sélection mérite certainement d’être étendue : merci d'avance pour les suggestions !