Nous sommes entrés dans la dernière ligne droite de l’année 2016, l’occasion de jeter un œil dans le rétroviseur en compagnie d’Evert van Meeuwen, Senior Financial Portfolio Management Expert chez Delta Lloyd Life.
Que retiendra-t-on selon vous de l’année 2016 ?
Evert van Meeuwen : Beaucoup d’événements resteront dans les livres d’histoire, à commencer bien sûr par les attentats de Bruxelles, la problématique des réfugiés, le Brexit et l’élection de Donald Trump. Mais il ne faudrait pas non plus oublier que l’année a commencé par une très mauvaise période pour les bourses avec une peur de la récession due à l’extrême faiblesse des cours du pétrole. Difficile donc d’oublier cette année 2016…
Comment jugez-vous l’impact économique du Brexit ?
Evert van Meeuwen : Dans un premier temps, beaucoup ont pensé qu’un Brexit aurait des conséquences désastreuses pour l’économie européenne mais pour le moment, ça se passe plutôt bien. Il s’agit toutefois d’un événement très important pour la confiance en Europe en tant que région intégrée : l’Angleterre sera-t-elle le seul pays à quitter l’Union européenne ? Personne n’est en mesure aujourd’hui d’évaluer avec précision l’impact du Brexit. Beaucoup dépendra du processus de négociation entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne. Mais une chose est sûre, le Brexit sera dans tous les cas défavorable à la Grande-Bretagne d’un point de vue économique.
Une élection de Trump devait aussi être néfaste pour l’économie, disait-on…
Evert van Meeuwen : Tout à fait. Et on était en droit de le penser dans un premier temps. Quand il est apparu clairement que Trump serait président, les bourses japonaises ont ouvert en net repli. Les bourses européennes ont suivi… jusqu’à ce que Trump prononce un discours plus conciliant, ce qui a alors ramené le calme. Mieux, les actions sont en pleine forme depuis et les taux ont augmenté. Sur ce plan, il y a un effet d’entraînement en Europe. On attend beaucoup des investissements promis par Trump dans les infrastructures. D’un autre côté, il a aussi annoncé davantage de mesures protectionnistes, même si la plupart des observateurs ne croient pas à ce stade qu’il les mettra aussi à exécution. Reste plus qu’à attendre donc…
La Belgique, de son côté, a instauré la taxe sur la spéculation.
Evert van Meeuwen : Et c’est une mesure pour rien. D’un côté parce qu’elle est facile à contourner et de l’autre parce qu’elle n’est pas symétrique : quand vous réalisez un bénéfice, vous êtes imposé. Mais quand vous subissez une perte, vous ne pouvez pas la déduire des taxes… La pression fiscale en Belgique reste énorme, il faut donc continuer à chercher des solutions qui rapportent.