Je m'en souviens encore, c'était un matin
Au petit jour, que j'ai croisé son chemin
Quelque part, je crois, du côté d'Amiens
Il était le fils du vent et de la terre
On y lisait dans son regard si clair
La passion, l'aventure, le mystère
Avec son sac, tel une maison sur le dos
sur les genoux, un cahier avec ses mots
Il n'avait rien d'un quelconque poivrot
Dans ce grand parc assis sur un banc
Avec sur la tête, un vieux képi blanc
Faisait de lui, la risée des passants
Sans doute, ignoraient-ils que pour eux
Il avait été un de ces soldats valeureux
Qui, à vingt ans, étaient montés au feu
Il me raconta sa guerre
L'enfer des rizières
L'Afrique et ses déserts
Il me conta d'une voix émue
Pourquoi il avait combattu
Pour tant de causes perdues
Il m'offrit son cahier et ses mots
Un dernier regard, je tournai le dos
Et le quittai ainsi, le cœur gros
On le retrouva dans le canal
Je l'appris d'une façon banale
Quelques lignes dans un journal
Il était si las
Le vieux soldat
(Legio Patria Nostra )
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