Une technique capable de détecter plus de sites du cancer de la prostate chez les patients, qu’avec l’imagerie conventionnelle, c’est le développement proposé par ces chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center (New York). La technique présentée dans le Journal of Nuclear Medicine pourrait permettre dans un proche avenir, d’évaluer plus tôt et plus précisément la maladie et d’optimiser la prise de décision clinique.
Il s’agit d’un nouvel agent d’imagerie (Zr-89-desferrioxamine-IAB2M ou Zr-89-Df-IAB2M), an anti-PSMA (prostate-specific membrane antigen) capable de détecter rapidement et avec précision les métastases du cancer de la prostate, même dans les régions où la détection était auparavant difficile. L’étude montre son efficacité dans le ciblage à la fois les os et des lésions des tissus mous. L’agent est » imagé » plus rapidement que d’autres anticorps d’imagerie ciblant le PSMA en raison de sa petite taille (minibody) et s’avère ici sans danger pour les patients. L’agent s’attache à la surexpression de l’enzyme PSMA à l’extérieur des cellules de cancer de la prostate où les particules émises à partir du site sont ensuite détectées par tomographie par émission de positons (PET scan). Il permet ainsi de détecter et d’évaluer les métastases osseuses qui sont les plus difficiles à évaluer avec les méthodes standard.
18 patients ont été imagés avec ce nouvel agent ainsi qu’avec les méthodes d’imagerie classiques (tomodensitométrie, IRM, scintigraphie osseuse moléculaire … Les sites suspects ont fait l’objet de biopsies. L’étude montre que la nouvelle technique permet de détecter les lésions squelettiques et nodales : les scans s’avèrent positifs chez 17 des 18 patients, avec des lésions osseuses ciblées chez 9 d’entre eux et des lésions des tissus mous chez 14 d’entre eux. Des résultats bien plus précis qu’avec les méthodes d’imagerie traditionnelles. Au total, ce nouveau mode d’imagerie a permis de détecter 147 lésions osseuses et 82 lésions de tissus mous ou nodales.
Un nouveau mode d’imagerie radiomarquée qui permet donc de détecter plus de sites qu’avec l’imagerie conventionnelle et qui laisse espérer la possibibité d’évaluer plus tôt et plus précisément pour mieux traiter.
Source : The Journal of Nuclear Medicine 2016, doi: 10.2967/jnumed.116.176206 First-in-Human Imaging with 89Zr-Df-IAB2M Anti-PSMA Minibody in Patients with Metastatic Prostate Cancer: Pharmacokinetics, Biodistribution, Dosimetry, and Lesion Uptake (Visuel@Crédit: Neeta Pandit-Taskar, M.D., et Michael J. Morris, M.D., Memorial Sloan Kettering Cancer Center)
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