Un duo App & Robot : gardien et coach de mémoire pour le 3ème âge

Publié le 08 décembre 2016 par Pnordey @latelier

A l’occasion de Slush, qui a réuni à Helsinki 15 000 personnes cette année, la santé et le bien-être ont été largement débattus. Zoom sur un duo tech qui ambitionne de rompre avec l’isolement des personnes âgées et malades atteints d’Alzheimer ou d’autisme.

Environ 900 000 personnes souffrent de la maladie d’Alzheimer en France, un chiffre qui pourrait atteindre 1.3 million en 2020 selon l’Inserm. C’est de ce constat ainsi que d’une étude de France Alzheimer qu’est parti Pierre Rouhaud, quand il a co-fondé Stimul’activ, nous confie-t-il au Slush. À Limoges, il se rapproche du professeur Dantoine, gériatre au CHU, qui décèle un vrai potentiel dans l’outil de Stimul’activ, qui répond à un besoin presque vital : stimuler et rentrer en communication avec la mémoire émotionnelle et donc l’histoire du patient, le tout avec une offre personnalisée. Et c’est là que se trouve la vraie proposition de valeur.

La première offre de Stimul’activ est une application pour tablettes Stibox dans laquelle la famille peut renseigner l’histoire de vie du patient, et qui agit comme un gardien de mémoire (agenda, hobbies, famille, rappels, galerie photos, quiz personnalisés). Le personnel soignant, l’aide à domicile, ou encore la famille peuvent y accéder librement. Et le patient de le consulter à sa guise sans avoir peur de se répéter.

L’autre offre de la start-up Française est un petit robot de 23 cm, Mwoo, aux allures de manga, et qui agit comme coach de mémoire. Fortement appuyé par la Fondation Orange, Mwoo sera le partenaire des personnes atteintes d’autisme ou d’Alzheimer. Il pourra déclencher toute une série de stimulis tout au long de la journée et réveiller ainsi les sens du patient. Un véritable relais pour les familles et le personnel soignant avec toujours le même crédo : stimuler le malade et l’accompagner personnellement au quotidien.

Il ne s’agit pas ici de remplacer l’humain mais bien pour le patient de maintenir un lien social avec son histoire, sa famille, sa vie. En test auprès de plusieurs Ephads et autres CHU, l’application pour tablette et le petit robot ont encore du chemin à parcourir. Outre la méfiance de certains établissements de santé pour l’écosystème des start-up, on peut aussi émettre certains doutes culturels et générationnels quant à l’utilisabilité de ce genre d'applications par les personnes âgées. C’est ce qu'étudie notamment l’équipe du Lusage Living Lab. Le 3ème âge, habitué au bon vieux papier-stylo, est-il prêt à utiliser les tablettes numériques ? Cette offre ne s’adresse-t-elle pas plutôt à la génération plus aguerrie des baby boomers ?

Nul doute en tout cas, qu’à l’approche des élections présidentielles de 2017 en France, et du débat de la dette publique et de la suppression des postes de fonctionnaires, le sujet de la technologie au service du personnel soignant a de beaux jours devant lui…