La Poste, devenue société anonyme et sur laquelle plane la menace d’une libéralisation plus vaste encore sinon une vente à la découpe, traverse une crise identitaire sans précédent. Qu’on ne se méprenne pas néanmoins. Les salariés savent mieux que quiconque que certains de leurs métiers, du fait des nouvelles technologies, ont évolué et évolueront encore dans leur redéfinition. Ils ne le refusent pas. À condition que leurs missions soient respectées, réaffirmées, et développées dans le cadre d’investissements qui réinventent, pour le XXIe siècle, une sorte d’«âge d’or» des services publics. Cela est possible, indispensable. C’est même un enjeu décisif dans une économie de marché profondément inégalitaire. La Poste reste un exemple emblématique: elle a déjà perdu plus de 60 000 salariés en dix ans, mais vient pourtant de dégager un bénéfice de 635 millions d’euros…
[EDITORIAL publié dans l’Humanité du 8 décembre 2016.]