La gaffe à ne pas faire

Michel de Québec nous a écrit et il croit que le certificat de dépôt est le meilleur placement pour le courte terme. Selon lui « Tout dépend du temps dont on dispose avant d’avoir besoin de ses fonds pour la retraite… Le meilleur placement à court terme est dans les CPG, car au moins votre capital ne sera pas grugé. J’avoue dormir beaucoup mieux depuis que je me suis retiré des placements boursiers. »

Je ne suis pas d’accord avec Michel. Je crois même que vous avez fait toute une gaffe. Vous contredisez toutes les théories élémentaires de prudence et de bon sens financier. Contrairement à la croyance, les placements les plus sécuritaires ne sont pas les CPG. Selon l’ « Agence de la consommation en matière financière du Canada », les placements les plus solides sont les bons du Trésor et les obligations d’épargne. L’agence qualifie leur risque de « très faible ». Quant aux CPG, leur risque est de « faible à moyen ». C’est vrai que dans l’histoire du Canada, on a vu des caisses d’économie et des banques se trouver en situation précaire. Si les instruments financiers gouvernementaux sont plus sécuritaires, c’est parce que les pays possèdent un avantage significatif: le pouvoir de taxer.

Sortir du marché vous nuira financièrement en ce qui a trait à l’inflation, car vous n’arriverez pas à obtenir un rendement au moins équivalent. De plus, au plan fiscal hors des REER et CELI, les revenus d’intérêt sont taxables au taux maximum. Un investisseur prudent peut avoir un portefeuille constitué de titres sécuritaires avec une petite part d’actions de premier ordre dont la valeur remontera inévitablement. Bon an mal an, on peut ainsi s’attendre à faire entre 2 et 5% de rendement.

Les grands fonds ne vendent pas. Ils achètent.

Pourquoi notre Caisse de Dépôt et d’autres fonds d’importance comme le Régime de pension du Canada et le fonds souverain de la Norvège ne sortent pas des marchés et ne placent pas tous leurs milliards dans des CPG ? Simple. Parce qu’une diversification stratégique est bien plus efficace et moins risquée à moyen et long terme. Un placement judicieux comprend des parts de fiducies immobilières, bons du Trésor, obligations de gouvernements et de sociétés, actions canadiennes et internationales et parfois aussi des placements non liés aux marchés comme des actions de PME, immeubles, terres agricoles, devises, métaux précieux, etc.

Je recommanderais de vendre ses placements uniquement en cas de perte d’emploi, d’ennuis de santé majeurs, pour aider un parent ou pour se repositionner plus stratégiquement.

A RETENIR

• On ne peut prévoir les mouvements boursiers
• Sortir du marché est une grave erreur
• Vaut mieux rester investi et rebalancer son portefeuille
• L’inflation est un risque négligé
• Des comptes bancaires à haut rendement, les portefeuilles obligataires et les rentes sont des alternatives aux CPG
• Diminuez la volatilité et augmentez votre rendement avec un portefeuille de gestion active peu corrélé avec la bourse.
• Si votre sommeil est perturbé, revoyez votre plan et votre répartition