Espagne-Italie (0-0, 4 t.a.b à 2) : San Iker c'est le plus fort !

Publié le 22 juin 2008 par Benjphil
Quitte à avoir les deux meilleurs gardiens du but sur le même terrain, le minimum de politesse aurait été de les faire briller ou bien de brûler en pleine gloire comme n’importe quel Petr Cech venu. Les penaltys s’en sont chargés faute de combattants.
Hormis la frappe « Olive et Tom » de Senna où le ballon bouge encore avec plein d’effet après l’arrêt de Buffon (81è), bof rien. Espagne-Italie, c’est un match à ranger aux côtés des autres matchs ennuyeux de cet Euro 2008 comme Roumanie-France ou Suisse-République Tchèque. Signe que les temps changent, même en football, ni l’Italie, ni l’Espagne ne fait office de favori contre la Russie jeudi prochain, paradoxalement. Mais lors d’une demi-finale, qu’est-ce qu’être favoris ? Le football a rendu bien assez de verdicts proprement hallucinants pour qu’on sache que ça se joue régulièrement à peu de chose.
Boucher les trous, point barre.
Sur un rythme de match amical, Espagnols et Italiens étaient d’accords sur un point : Ne pas encaisser le premier but. Les hommes de Donadoni et d’Aragones appliquèrent scrupuleusement les consignes quitte à se faire siffler par le Ernst-Happel Stadion à la mi-temps et à la fin du temps réglementaire. Il Faut dire que les duos Toni-Cassano d’un côté et le duo Torres-Villas de l’autre se sentaient très seuls à l’approche des buts adverses. Visiblement parce qu’Aquilani et Ambrosini d’une part et Silva et Iniesta de l’autre avaient pour sacerdoce de tenir leurs couloirs. David Silva trouvant tout de même le moyen de faire voir… sur le côté droit frappant une demi-douzaine de fois au but sans réussite et pouvant obtenir une fois ou deux un penalty.
La première période de l’extra time laissait croire que les Ibériques étaient plus pressés d’en finir que leurs homologues aux quatre étoiles. Mais voilà, David Villa a fini le match sur les rotules. Fernando Torres a bien été muselé par la charnière Panucci-Chiellini. Tout bon en Liga a-t-il été cette saison avec l’Atletico Madrid, Daniel Güiza (27 buts) n’a fait rêver personne du haut de sa sixième sélection (un but contre la Grèce) lorsqu’il est entré en jeu à la 85è. Il a en plus trouvé le moyen de rater son penalty qui mettait l’Espagne en demi-finale. Visiblement à côté de ses pompes dans la projection du jeu vers l’avant, Xavi fut sorti à l’heure de jeu au profit de Fabregas, ce dernier ayant le punch nécessaire pour trouver quelques décalages mais souffrant de la fatigue de ses coéquipiers.
Au rayon Italien, Gattuso et Pirlo étaient suspendus, mais n’ont pas manqué dans les tâches défensives. Néanmoins, l’activité et la précision laser de Pirlo auraient pu faire la déférence sur coup de pied arrêté pour trouver Toni dans la profondeur ou de la tête. Là où Perrotta et De Rossi ont montré toutes leurs limites, y compris pour tirer un penalty (De Rossi). San Iker sort deux penalty et met les Ibériques sur la bonne voie. Fabregas finissant le boulot.

C’est qui les joueurs de ballon ?

Pas de France-Italie, mais un Russie-Espagne ! donc… Comme dit Pierre Menes chez Estelle Denis, « on est enfin débarrassé de cette équipe d’Italie ». Rappelons que les deux équipes se sont jouées dans la Poule D, victoire 4-1 de la bande à Villa qui avait réalisé un triplé et réussit à chopper en le ballon du match comme le veut la tradition chez eux.
Autant vous prévenir, les Russes n’ont pas le niveau du premier match, et la paire Kolodin-Shirokov ne se fera pas attraper deux fois en trois semaines et Archavin le jouera ce match-là. Et puis je ne parlerai pas de Semak, ça va m’énerver.
Biens moins tranchant dans leurs frappes que lors de la finale de la Coupe du Monde en Allemagne contre les Bleus, les Italiens quittent la compétition par la petite porte évitant ainsi que pour la quatrième fois dans ces quarts de finale, qu’un deuxième de poule ne sorte un premier. Déjà trois fois c’est un record. Alors pour parler des espagnols que l’on survend beaucoup (y compris dans ces pages), l’on voit que l’Espagne ne joue pas tant que ça du football offensif et que comme toute équipe sous pression, son jeu soi-disant attractif est sacrifié sur l’autel de l’enjeu.