Les chercheurs de l’Université de Californie San Francisco ont mené cette étude de cohorte auprès de 1.475 femmes âgées de 70 à 79 ans recrutées et suivies durant plus de 3 ans. L’incontinence urinaire a été évaluée à l’aide de questionnaires standards. L’indice de masse corporelle (IMC), la force de préhension, le couple du quadriceps et la vitesse de marche ont été évalués à l’aide d’un examen physique et d’un test de performance. La masse musculaire maigre et la masse grasse ont été mesurées par absorptiométrie à rayons X à double énergie.
Au départ de l‘étude :
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14% des participantes ont déclaré au moins un épisode de fuites par mois de type incontinence urinaire d’effort,
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16%) au moins un épisode de fuites par mois de type incontinence urinaire par impériosité.
À 3 ans,
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14% présentaient une incontinence urinaire d’effort, nouvelle ou persistante,
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28%, une urgenturie, nouvelle ou persistante.
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une diminution de 5% ou plus de la force de préhension est associée à un risque accru de 60% d’incontinence urinaire d’effort,
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une réduction de 5% ou plus de l’IMC ou de la masse grasse est associée à une réduction de 54% du risque d’incontinence d’effort,
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une augmentation de 5% ou plus de la vitesse de marche est associée à une augmentation de 54% d’urgenturie, nouvelle ou persistante.
Ainsi, chez les femmes âgées de 70 ans et plus, les changements dans la composition corporelle et la force de préhension, avec le vieillissement, sont associés aux modifications de fréquence des épisodes d’incontinence urinaire d’effort au fil du temps. En revanche, les changements dans ces mêmes facteurs ne semblent pas influencer le degré de sévérité de l’incontinence par impériosité (IUU).
Maintenir » sa composition corporelle » après la ménopause : Des résultats qui suggèrent qu’en » entretenant » et en optimisant la composition corporelle et la force musculaire chez les femmes, dès (ou même avant) la ménopause, il serait possible de réduire la prévalence de l’IUE chez les femmes âgées. Ici, l’étude montre en effet que les participantes qui ont perdu au moins 5% de leur IMC ou de leur masse graisseuse sont moins susceptibles de développer une incontinence d’effort.
Enfin, l’étude alerte sur ce risque associé à l’augmentation de l’IMC et de la masse graisseuse, moins médiatisé que le risque cardiaque et métabolique. Un risque donc bien réversible par la perte de poids. Dans l’attente d’un retour à un poids de santé, les auteurs rappellent les bénéfices de la pratique d’exercices du plancher pelvien. Et pour pallier aux désagréments liés aux fuites légères ou modérées, ils rappellent qu’il existe aujourd’hui toute une gamme de protections performantes (ex : TENA Lady), adaptées à l’importance des fuites et à chaque situation, qui permettent de rétablir le sentiment de sécurité et la qualité de vie des patientes et qui contribuent à préserver l’autonomie à un âge avancé.
Source: Journal of the American Geriatrics Society November 2016 DOI: 10.1111/jgs.14545 Urinary Incontinence in Older Women: The Role of Body
Composition and Muscle Strength: From the Health, Aging, and Body Composition Study
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